Cynthia Gaudreault de Vacances Crystal lance un cri du cœur

Cynthia Gaudreault s’apprêtait à célébrer en grandes pompes le dixième anniversaire de Vacances Crystal lorsque la pandémie de COVID-19 est venue mettre un sérieux frein à ses activités. Elle a lancé un touchant cri du cœur sur les réseaux sociaux, appelant ses clients à la bienveillance.

« Être agent de voyage, c’est une relation qu’on a entre le grossiste et le voyageur. Ça fait 10 ans que je vis au gré des rêves et des émotions des gens, qu’on tisse de liens. Maintenant, je dois filtrer 100% de mes appels, je me fais envoyer des bêtises dû a la désinformation, je gratte les fonds de tiroir pour payer mon loyer. Aujourd’hui, ma réalité, c’est que depuis mars, on travaille gratuitement. Aujourd’hui, être agent de voyage, c’est les menaces de poursuite et les menaces physiques. C’est se faire traiter d’incompétent, de voleur », lance-t-elle dans une vidéo publiée sur Facebook.

Les 10 ans de son entreprise ont pris une tournure pénible pour l’entrepreneure. «Théoriquement, on voulait faire des promotions, un gros party pour fêter le 10^e anniversaire… Les gens sont déçus et moi aussi, je vis plein de deuils!  Ce qui se passe est que le marché est ouvert, mais les avis du gouvernement indiquent de ne pas voyager. Les grossistes veulent vendre, mais tu vends à quel prix? Si tu as des valeurs morales, et moi je veux que ma société s’en sorte, je fais quoi? Finalement, il n’y a plus de possibilité de voyager de façon sécuritaire si on veut être des citoyens responsables et j’encaisse la méchanceté des clients », indique Mme Gaudreault.

Les agences de voyage sont selon elle laissées pour compte dans les programmes d’aide gouvernementale. « Le gouvernement du Québec a refusé de nous aider. En substance, ils ont dit « ce n’est pas grave si des agences ferment, les autres vont vendre plus ». C’est vraiment insultant », s’indigne Cynthia Gaudreault.

Même si sa passion pour son travail d’agente de voyage est encore là, elle s’est résolue à retourner sur les bancs d’école, « pour payer le loyer de son bureau vide, soutenir ses enfants, mettre de la bouffe sur la table ». « J’espère du plus profond de mon cœur que mon entreprise va traverser la crise, mais les revenus, ça va être quand? On est payé quand vous voyagez! Si vous achetez maintenant pour 2021, on est payé juste en 2021. Quand est-ce que l’industrie va repartir? Je ne demande pas grand’chose, mais j’aimerais qu’il y ait une solidarité envers nous », dit-elle.

Elle aimerait surtout dire à ses clients de lui faire confiance. «On n’a pas changé, on est la même personne en qui ils avaient confiance! Ils doivent comprendre qu’aller dans le sud en ce moment, avec la quarantaine, les assurances insuffisantes et les refus qui peuvent surgir n’ importe quand, c’est pas agréable non plus! Il y a quoi comme plaisir d’aller dans les resorts vides? Le challenge de dire que toi tu a défié le gouvernement et tu es allé? Y’ a rien de “hot” dans ça … J ai toujours été là pour mon monde, mais un moment donné,  je dois prendre du recul parce que l’humain a des limites à encaisser les émotions négatives et l’intensité des gens», conclut-elle.