(VIDÉO) Des séances toujours sous tension à Saint-Aimé-des-Lacs

Par Karine Dufour-Cauchon 7:00 AM - 8 octobre 2020
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La séance du conseil municipal de Saint-Aimé-des-Lacs du 7 octobre s’est terminée dans la tension.

Près d’un an après les événements ayant secoué le conseil municipal de Saint-Aimé-des-Lacs, on constate que les tensions demeurent tangibles entre les élus de la municipalité et l’ex-conseiller Marc-André Lussier.

Lors de la période de questions de la séance ordinaire du 7 octobre, le ton a monté entre la mairesse et le citoyen anciennement conseiller. La mairesse Claire Gagnon a dû interrompre la période de questions de façon prématurée. Au lieu d’accorder 30 minutes à la période d’échanges réglementée entre le conseil et le public,  l’assemblée a plutôt été levée 22 minutes après l’ouverture du micro des contribuables. Mme Gagnon a terminé la joute verbale en annonçant qu’elle n’hésiterait pas à faire appel à la Sûreté du Québec «si ça continuait».

Récemment, le conseil municipal de Saint-Aimé-des-Lacs a réitéré à ses citoyens le règlement 311, visant à réglementer la période de questions. Adopté en 2013, la règle prévoit une personne à la fois au micro, avec une question et une sous-question. Une fois la question terminée, le citoyen doit retourner à sa place et laisser le micro à un autre contribuable. Le même citoyen peut revenir poser une autre question et sous-question si personne ne reprend le micro. Le temps alloué aux doléances des contribuables est de 30 minutes.

Une fois la séance levée mercredi, la porte du Centre Aimé-Lacois a été verrouillée afin que les élus puissent parler à huis clos et procéder «à une réunion de travail extraordinaire» . «Ce soir, c’est particulier», a justifié Mme Gagnon.

Ci-dessous, un extrait vidéo de la fin de la séance de questions :

Des citoyens partagés, un conseiller en colère

À la sortie de la séance écourtée, des contribuables se sont dits partagés sur la question.

« La démocratie, c’est élire du monde. Lors des séances, en tant que citoyens, on a le droit de poser nos questions. On est rendu que l’on réglemente le citoyen, ça veut dire qu’on ne veut plus l’avoir. Cette période est faite pour être pertinente pour les élus comme pour les citoyens», a déploré un Aimélacois venu assister à la séance. «On est un petit patelin. On ne veut pas partir de débat. Partir des guerres dans les petits milieux, ça n’a jamais été payant pour personne», a rajouté un autre contribuable, en faisant référence aux tensions entre les élus et M. Lussier. Ils n’ont pas souhaité que leurs noms soient diffusés.

Pour sa part, M. Lussier a brièvement commenté la séance de questions écourtée, contraire aux balises établies par le règlement 311. «Vous avez vu comment le règlement est appliqué. Tirez-en vos propres conclusions. On ne s’est pas rendu au bout. La mairesse indique qu’on ne peut pas faire de commentaires, mais c’est faux», a-t-il commenté.

Le conseiller Cajetan Guay a quant à lui fait valoir qu’il jugeait « trop rapide » la prise de décision lors des assemblées.  Alors qu’il voulait proposer un changement au procès-verbal du mois dernier, la mairesse Gagnon avait déjà déclaré l’adoption du document tel qu’il était présenté. «Quand on laisse parler les autres, on s’attend à pouvoir parler nous aussi. Vous pourrez dire que je suis parti fâché ce soir», a-t-il déclaré rapidement.

Finalement, Mme Gagnon n’a pas voulu commenter davantage la situation pour l’instant.

Rappelons que le 22 novembre 2019, Marc-André Lussier avait annoncé quitter la vie politique après avoir cédé à un élan d’agressivité lors d’une séance extraordinaire des élus. Il avait saisi le maillet de la mairesse et l’avait lancé à l’autre bout de la salle. M. Lussier avait fait réagir plusieurs élus de la scène municipale et provinciale.

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