Besoin d’hébergement permanent pour les hommes de Charlevoix

Les hommes de Charlevoix ont besoin d'aide et doivent avoir leur service d'hébergement «à l'année».
Les besoins sont toujours aussi grands pour les hommes de Charlevoix. La pandémie n’a pas atténué la demande en hébergement pour la clientèle masculine en détresse ou en situation précaire, bien au contraire.
C’est le constat que pose Lucie Carré, directrice générale de l’organisme Centr’Hommes Charlevoix, dont la mission est de contribuer à l’amélioration de la condition masculine sur le territoire. La prévention et l’accompagnement sont au cœur des moyens pris par le regroupement pour supporter et développer l’autonomie de ceux qui frappent à leur porte.
Alors que la pandémie a frappé la province, les appels n’ont pas cessé chez Centr’Hommes. Le grand «cheval de bataille» de l’équipe est d’autant plus à l’ordre du jour : l’organisme veut rendre son service d’hébergement pour homme permanent. Pour l’instant, seulement une centaine de nuits par année sont offertes à la maison Centr’Hommes. L’enjeu du financement est présent et la pandémie a ralenti les projets. La directrice générale souhaite pouvoir concrétiser le projet dès l’an prochain.
Elle soutient d’ailleurs que l’aide en hébergement éveille encore des préjugés dans la communauté charlevoisienne. «On travaille aussi à ce que ça soit admis, au même titre qu’une maison d’hébergement pour femmes. C’est comme si on se demandait si une maison pour femmes, c’est important. Oui, c’est essentiel, tout comme la maison d’hébergement pour homme. C’est un gros cheval de bataille pour l’année prochaine. Il est encore mal vu qu’un homme demande de l’aide. Ça ne cadre pas avec l’image de l’homme fort que nous avons. Au même titre qu’une femme, l’homme peut avoir besoin d’aide, et ne pas savoir toujours où aller la chercher», déplore-t-elle.
Le service d’hébergement est destiné aux hommes qui vivent «toutes sortes de défis», et pas uniquement ceux qui sont en situation de violence conjugale. «C’est pour les hommes qui vivent soit une séparation, une sortie de détention, ou qui ont tout simplement besoin d’aide. Les besoins sont grands pour les hommes dans la région. Vous savez, un homme qui veut aller chercher de l’aide c’est rare. Quand ils le font, ils ne le font pas trois fois. Si tu ne leur réponds pas tout de suite, il y a bien des chances que tu les échappes», indique Mme Carré.
Des pères mal outillés
Un autre grand chantier que veut entreprendre Centr’Hommes à long terme est celui de la paternité. Trop de nouveaux pères sont mal outillés sur la question de la parentalité, rapporte Lucie Carré.
«Lorsque les femmes tombent enceintes, elles sont généralement bien accompagnées par des ressources. Au niveau de la paternité, on l’échappe un peu. L’homme, dans tout cela, il suit la parade. Il n’est pas aussi outillé que la femme. On a tous besoin de parler, d’échanger, de poser des questions. Lui, il n’a pas eu les neuf premiers mois pour créer un lien avec l’enfant. Il faut l’apprendre. Comment faire pour s’en occuper, sans toujours dépendre de sa blonde ? Aussi, lors des séparations, les pères peuvent avoir des questions. Comment faire des couettes à sa fille, par exemple. Ça peut être autant des connaissances de base que cela», indique Mme Carré.
Le premier pas est de prendre le téléphone, insiste-t-elle finalement. Pour demander de l’aide, ou tout simplement avoir de l’information, composez le 418-202-0997.
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