Hébergement touristique : des annulations, oui, mais aussi des réservations

Par Emelie Bernier 5:11 PM - 30 septembre 2020
Temps de lecture :

Des déménagements sont à prévoir entre les murs de Maison Mère si le projet d’Espace bleu se concrétise. À ce jour, on ne sait pas quelle section de l’ensemble conventuel est visée par le projet. Photo Louis Laliberté, archives.

Montréal et Québec sont désormais zonés « rouge », soit le niveau d’alerte maximal en lien avec les éclosions communautaires de COVID-19. Charlevoix, bien que cantonnée jusqu’ici en zone orange, en subit les contrecoups.

Les hébergements touristiques ont ressenti l’effet de cette 2e vague, comme en témoigne la  co-propriétaire de l’Auberge le Relais des Hautes Gorges, Lucille Dazé.

« Nous avons eu pas mal d’annulations, une quinzaine en tout. Pour une petite auberge comme la nôtre, ce n’est pas drôle, mais je crois que c’est un peu partout pareil », commente Mme Dazé.

L’Auberge des Balcons à Baie-Saint-Paul vit une situation un peu différente, selon la coordonnatrice Lydia Duchesne.

« Je m’attendais à beaucoup d’annulations, mais la réalité est que j’ai plus de nouvelles réservations que d’annulations et ça m’inquiète », indique-t-elle. Elle s’est d’ailleurs permise de faire remarquer à un client de Montréal qui souhaitait réserver pour 12 personnes les 3 et 4 octobre que les voyages interrégionaux non essentiels n’étaient pas encouragés. «Je lui ai dit qu’on ne pouvait pas l’empêcher de réserver non plus… Les demandes de groupe me perturbent davantage. J’ai quand même des groupes de randonneurs prévus à l’Action de grâce qui viennent d’un peu partout au Québec et qui n’ont toujours pas annulé. J’ai fait des recherches et ni l’Alliance de l’industrie touristique ni la CITQ n’ont fait de mise à jour sur les règles à respecter ou ajustements à faire », indique-t-elle.

Certes, certains clients ont choisi d’annuler, mais de nouvelles réservations sont venues combler ces annulations. Une réflexion s’impose, notamment sur les frais d’annulations, selon Mme Duchesne. « Il y a une réflexion à faire sur les frais d’annulations. Qui paie pour le laxisme des clients? La COVID semble un prétexte à surpasser les politiques d’annulation qui sont tout ce qu’il nous reste pour survivre. C’est un point qui est soulevé par beaucoup d’aubergistes », ajoute-t-elle.

Le Fairmont Le Manoir Richelieu dénombre aussi quelques annulations, selon Caroline Ouellette, directrice des ventes et du marketing. «On parle d’annulations à très court terme, assurément en réaction à l’annonce de lundi, mais des nouvelles réservations par la suite. En raison de l’épidémie de COVID-19, la chaîne Accor, dont le Manoir fait partie, offre des conditions flexibles aux voyageurs pour qu’ils puissent modifier facilement leurs réservations s’ils le souhaitent.  De notre côté, toutes les mesures sanitaires requises sont en place et nous encourageons nos clients à suivre eux aussi les recommandations du gouvernement.  Tout le secteur du tourisme et de la restauration a ressenti les effets de la COVID -19 et des dernières mesures annoncées lundi mais espérons que ce 28 jours d’effort collectif aura des résultats positifs sur la suite des choses », dit-elle.

Le propriétaire de l’Authentique Auberge de Charlevoix voit aussi son carnet de réservations modifié.

«Ça annule plus que ça réserve. Disons que dans les derniers jours, j’ai eu une dizaine d’annulations contre 3 nouvelles réservations.  C’est un peu inquiétant, parce qu’il ne nous reste que quelques semaines et l’hiver s’annonce ordinaire », dit-il. Il s’inquiète davantage des mois d’hiver à venir, lui qui avait l’habitude d’accueillir quantité de voyageurs européens en forfait « motoneige ». «Normalement, à ce moment-ci de l’année, les agences ont déjà effectué une partie de leurs réservations, ce qui permet d’évaluer la tendance. Les agences ont mis une croix sur la saison selon moi. Les Français réservaient 6 mois d’avance. En octobre, on avait un bon ordre d’idée. L’industrie du tourisme, on ne se le cachera pas,  c’est difficile. On espère que les Québécois vont continuer de vouloir découvrir leur Québec. Et qu’ils vont pouvoir le faire », conclut Matthew Tremblay.

Depuis l’annonce du 28 septembre, l’Auberge des Falaises a pour sa part perdu plus de 40 nuitées. La direction a décidé de fermer deux semaines avant ce qui était prévu soit après l’Action de grâces.

« Nous avons des annulations depuis le 15 septembre en raison du code de couleur, commente le copropriétaire David Cloutier. Avec toutes les annulations depuis l’annonce c’est mieux pour nous d’écourter notre saison où nous avone franchi un record grâce à l’été que nous avons connu et ce malgré le fait que nous avons ouvert plus tard en juin. J’ai un mauvais feeling, je crois que les cas vont augmenter dans la région aussi. C.est donc préférable de fermer. Je ne comprends pas pourquoi ce sont les restos qui sont ciblés alors que nous respectons les mesures de la Santé publique et que nous avons déjà des règles très strictes avec le MAPAQ. »

Il a aussi une pensée pour les restaurateurs de Québec qui seront fermés sauf pour les livraisons et le service de prêt à emporter.

 

Partager cet article