Des questions se posent pour l’après-PCU

Par Karine Dufour-Cauchon 12:47 PM - 29 septembre 2020
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Près du tiers des Québécois emprunteraient de l’argent pour des dépenses courantes. Photo archives

Ceux qui ont épuisé leur Prestation canadienne d’urgence (PCU) et qui sont toujours privés de revenus en raison de la pandémie doivent se tourner vers l’assurance-emploi. Pour certains, cette transition ne sera pas possible et plusieurs questions demeurent sans réponse.

Depuis lundi, la directrice générale du Mouvement Action-Chômage de Charlevoix Julie Brassard et son équipe croulent sous les appels, alors que la Prestation canadienne d’urgence (PCU) a pris fin le 27 septembre. Elle avait été mise en place afin d’aider les citoyens privés de revenus pendant la pandémie en leur accordant une aide financière à la hauteur de 2000$ par mois. Désormais, ceux qui sont toujours en position précaire financièrement doivent faire appel à l’assurance-emploi. Un minimum de 120 heures travaillées avant le début de la crise en mars est demandé pour l’ensemble de la province.

Au moment de publier, l’organisme avait peu de réponses à donner à ceux qui ne se qualifient pas à cette transition et qui se retrouvent donc sans revenus. Les personnes inaptes à réintégrer le marché du travail ou celles qui n’auraient pas accumulé 120 heures rémunérées auront toutefois des nouvelles de leur sort prochainement. Telle que l’a promis Ottawa, une autre prestation viendra répondre aux besoins qui ne seront pas comblés par l’assurance emploi.

« On est débordés d’appels, bien sûr. Tous ceux qui n’ont pas les heures nécessaires ne peuvent pas aller sur l’assurance-emploi. Il faut voir dans quelle mesure ils peuvent profiter de la Prestation canadienne de relance économique. Elle n’est toutefois toujours pas active [en date de lundi]. Ça ne marche pas encore ce matin. Il y a eu le discours du Trône, la mesure a été annoncée. Ils sont en négociations. On en déduit qu’ils en sont encore aux ajustements et que ce n’est pas encore adopté», commente Mme Brassard, qui remarque beaucoup d’inquiétude au bout du fil.

Des réponses sont attendues d’Ottawa pour rediriger ceux qui ne se qualifient pas à l’assuranceemploi dans les prochaines semaines.

«Tout ça fait que les gens qui nous appellent ne peuvent avoir de réponses. On leur dit qu’ils doivent attendre. Tous ceux qui ont suffisamment d’heures, eux, procèdent avec nous à leur demande de chômage. En somme, les 120 heures demandées étaient nécessaires et sont une bonne nouvelle. Cela permettra du moins à la majorité de se qualifier», explique la directrice générale.

Le gouvernement du Canada estime que près de 40% de la «population active canadienne» a bénéficié de la PCU. Toujours selon le palier fédéral, ce serait trois des quatre millions de prestataires de la PCU qui feront la transition vers l’assurance-emploi.

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