Tourisme automnal: qui visitera Charlevoix?

Par Emelie Bernier 6:00 AM - 9 septembre 2020
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L’automne est la saison de prédilection des Français, des Ontariens et des Américaines qui sont normalement légion à débarquer chez les cousins québécois pour venir admirer les couleurs, rendre visite aux baleines et profiter de l’offre touristique. Que réserve cet automne singulier à l’industrie? Entre inquiétudes et confiance, le cœur des intervenants balance.

L’été exceptionnel qu’a connu le secteur touristique s’achève sur des records d’achalandage, mais le milieu n’est pas encore tout à fait remis d’un printemps à oublier et compte sur l’automne pour rattraper le temps perdu.

« Déjà, depuis deux semaines, on sent que c’est un peu moins achalandé, mais ce ne sont pas des données officielles. C’est ce qu’on observe sur le terrain, il semble déjà y avoir un peu moins de monde. L’automne qui s’en vient? L’avenir le dira », admet Mitchell Dion, directeur général de Tourisme Charlevoix.

Il constate qu’une partie des membres de l’association sont assez inquiets. « Traditionnellement, la période « septembre/octobre », c’est beaucoup de tourisme hors-Québec : les Ontariens, les Américains et beaucoup de Français et de touristes de l’Europe francophone. Cette année, on va voir ce que ça va donner », dit celui qui se méfie de jouer les devins. Il croit cependant que les fins de semaines pourraient être intéressantes, au chapitre de l’achalandage. La fin de semaine du travail l’a prouvée. « Pour les semaines, ça reste à voir, mais j’ai parlé à des hôteliers et il semble que septembre ne soit pas catastrophique», indique M. Dion, une donnée que corrobore Caroline Ouellette, directrice des ventes et du marketing au Fairmont Le Manoir Richelieu.

«Pour les trois prochaines semaines, c’est assez bon pour les réservations. Nous avons un bon feeling pour septembre. Les touristes vont venir pour les belles couleurs. C’est davantage la période après le 2e long week-end en octobre, qui est plus incertaine ».

La tendance est aux réservations tardives, ce qui rend les résultats difficiles à prévoir. «Nous continuons de mettre les bouchées doubles pour offrir des forfaits intéressants afin que l’achalandage se maintienne. Nous avons mis des efforts pour stimuler cette demande puisque l’on sait moins à quoi s’attendre cette année», ajoute Mme Ouellette. L’ouverture du casino sur 7 jours pourrait aider l’établissement voisin à faire le plein de client, mais au moment d’écrire ces lignes, Loto-Québec n’avait pas changé sa position.

Le maire de Baie-Saint-Paul Jean Fortin est à la fois craintif et confiant quant à l’affluence cet automne: «C’est toujours inquiétant puisqu’on est face à une pandémie. Cet été, nous avons eu plus de monde que ce que nous avions prévu. C’est difficile à dire. On sait qu’il n’y aura pas autant de monde cet automne.On demeure attractif l’automne grâce à nos paysages. La Petite Affaire du Festif! amène un certain achalandage durant deux fins de semaine. Le Massif en couleurs aussi », indique le maire. L’administration aura sous peu à prendre sa décision en lien avec la tenue du marché de Noël.

Mitchell Dion admet que l’occurrence de la potentielle 2e vague est un élément qui fera pencher la balance de façon négative. « Si tout se passe bien et qu’on évite cette fameuse 2e vague, je pense qu’il est possible qu’on soit agréablement surpris par les résultats, mais pour l’instant, l’automne demeure un gros point d’interrogation! »

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