19 avril 2024
La fin abrupte de la saison de ski 2019-2020 aura coûté cher au Massif de Charlevoix, forçant la station à composer avec un important manque de liquidités cet été. La saison 2020-2021 amène son lot de défis.
Un printemps « exceptionnel » attendait les skieurs quand la COVID-19 s’est manifestée, entraînant la fermeture des stations. « Il y avait beaucoup de neige, on aurait eu une très belle saison de ski de printemps. C’est généralement une saison achalandée et lucrative », indique André Roy, vice-président exécutif et directeur général de Groupe Le Massif. Devant l’incertitude causée par la situation sanitaire, la prévente printanière des abonnements pour la saison à venir avait aussi été sabordée.
« Normalement, la prévente nous permet de ramasser des liquidités pour l’entretien d’été, quand la station est sans revenu. Oui, lors de la prévente, on donne un escompte intéressant, mais l’objectif est de passer à travers l’été. Au final, on peut facilement parler de 3 millions de manque à gagner », indique M. Roy.
Le Massif a bénéficié d’une aide gouvernementale, en lien avec la COVID-19, mais celle-ci a vite atteint sa limite. «On a eu l’aide du programme mise en place pour les entreprises saisonnières, mais il fallait démontrer une perte minimale de 30%. Ici, en mai, on n’a plus de revenus, on a que des dépenses, donc on n’était plus éligible », illustre le dg.
La renaissance d’une montagne
La prévente des billets de saison pour 2020-2021 débutera le 19 septembre, alors que la station s’animera de nouveau sous l’impulsion du Massif en couleurs (voir autre texte), mais André Roy demeure réaliste quant à la saison à venir. La station aspire à atteindre un équilibre entre les dépenses et les revenus, sans plus. « Quelque soit l’achalandage de la prochaine saison de ski, on ne fracassera pas de record. On vise à tout le moins le « break even » et si on l’atteint, on sera satisfait. »
Des mesures sont déjà annoncées afin de réduire les dépenses. Les mardis et mercredis de la saison régulière, excluant les Fêtes et la relâche, le service sera limité la montagne.
La remontée Grande-Pointe sera la seule en opération. La boutique, le service de location et l’atelier seront fermés tandis qu’une offre alimentaire réduite sera offerte à la cafétéria, sans repas chaud. La saison débutera le 19 décembre et se terminera le 11 avril, une donnée qui pourrait cependant être ajustée en cours de route.
«C’est pour essayer d’atteindre un budget équilibré. Le guide sanitaire, peu importe ce qu’on va y retrouver, va amener des dépenses supplémentaires, pas des revenus! Est-ce que les gens vont venir avec ces conditions-là, qu’on ne connaît pas encore? Est-ce qu’on va devoir réduire le nombre de skieurs? On n’a pas le choix, en tant que gestionnaires responsables, de réduire les dépenses. C’est impossible d’offrir le même service sans les mêmes revenus. On pourra peut-être se réviser, mais pour l’instant, on joue conservateur », conclut André Roy.
