Les travailleurs de la papetière de Baie-Comeau bloquent le transport des copeaux vers Clermont

Par Charlotte Paquet 10:13 AM - 3 septembre 2020
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Quelques dizaines de travailleurs sont réunis à l’entrée du chemin de la Scierie pour empêcher le transport des copeaux de l’usine de sciage vers Clermont. Photos courtoisie Martin Dugas

Des travailleurs de la papetière de Baie-Comeau sont rassemblés près du carrefour giratoire à Pointe-Lebel depuis tôt jeudi afin d’empêcher le transport des copeaux de Scierie des Outardes vers la papetière de Clermont alors que leur propre usine est à l’arrêt depuis le 28 mars.

Ils étaient une quarantaine d’employés de Produits forestiers Résolu (PFR) sur place vers 9 h, mais d’autres étaient attendus plus tard, selon Martin Dugas, représentant national du syndicat Unifor, dont font partie les quelque 225 employés de l’usine baie-comoise.

Au moins deux camions semi-remorques chargés de copeaux n’ont pu quitter le chemin de la Scierie en direction de Clermont, tandis que cinq autres qui se dirigeaient vers l’usine de sciage pour prendre leur chargement ont changé d’option.

Cette deuxième activité de mobilisation depuis lundi fait suite à une visioconférence tenue mardi entre le syndicat et la haute direction de PFR. Comme l’explique M. Dugas, les représentants syndicaux ont tenté de faire comprendre à l’employeur l’importance de redémarrer les opérations à l’usine de Baie-Comeau, même partiellement, afin d’éviter l’exode de ses travailleurs.

Compte tenu de l’absence d’une véritable reprise du marché du papier journal dans le monde, le syndicat a suggéré à PFR qu’elle fasse ce qu’elle a toujours fait dans le passé lorsque les carnets de commandes diminuaient, en l’occurrence réduire la vitesse des machines à papier ou encore y aller d’arrêts temporaires en alternance entre les papetières de Baie-Comeau, Clermont et Amos, où les activités sont suspendues depuis le 20 avril.

« On demande de faire travailler tout le monde et pas juste une usine. On ne sent pas d’ouverture dans ce sens », déplore Martin Dugas. La direction de PFR aurait répondu « qu’arrêter Clermont et repartir Baie-Comeau », ça coûtait trop cher.

Impact sur la main-d’œuvre

Le syndicat craint l’impact d’une fermeture prolongée sur la main-d’œuvre. Si la réouverture tarde, les travailleurs qualifiés pourraient bien se trouver un emploi ailleurs.

« Si on passe l’hiver arrêté, que les carnets de commandes augmentent et qu’on regarde pour repartir au printemps, on risque d’avoir un gros problème », martèle le représentant d’Unifor. Selon lui, des travailleurs ont déjà quitté le navire.

Pour diminuer les coûts de production, PFR souhaitait installer une bouilloire électrique à son usine de Baie-Comeau. Les équipements ont été livrés et il ne manquait qu’à les installer lors de la fermeture de mars. Or, l’entreprise se refuserait à investir les 200 000 $ nécessaires à cette installation.

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