COVID-19: Les couples ont besoin d’aide

Par Karine Dufour-Cauchon 7:19 AM - 12 août 2020
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Les couple sont plus nombreux à demander de l’aide depuis le confinement obligatoire de ce printemps en raison de la pandémie de COVID-19.

Avec la fermeture de plusieurs secteurs d’activités et le confinement à domicile, les couples et familles de la province ont vu leur routine bouleversée. Pour plusieurs, la proximité omniprésente de leur tendre moitié a exacerbé les conflits qu’ils entretenaient et en a créé des nouveaux.

C’est le constat que pose le travailleur social Stéphane Girard. Dans son bureau privé, il témoigne accueillir de plus en plus de couples en détresse.

Le propriétaire de l’entreprise d’accompagnement Solution Humaine soutient qu’en 30 ans d’expérience en relation d’aide, le phénomène de la pandémie amène un nouveau défi pour toutes les clientèles. Ce sont toutefois les couples qui sortent du lot et qui demandent à faire des thérapies. Tantôt pour faire cheminer leur relation vers la guérison, tantôt pour accompagner deux personnes dans leur séparation définitive. Le professionnel témoigne qu’il est de plus en plus sollicité.

Plusieurs raisons expliquent cette hausse de détresse conjugale selon M. Girard. Le confinement est l’un des grands responsables. « La pandémie a fait en sorte que des couples se sont retrouvés 24 heures sur 24 ensemble et qu’ils n’y étaient pas nécessairement habitués. Les tensions qui existaient déjà se sont amplifiées par le confinement. De plus, il fallait gérer l’isolement, l’anxiété liée à la maladie elle-même, les problèmes financiers si notre budget était affecté et j’en passe. D’ailleurs, les problèmes financiers reviennent souvent comme facteur. Le couple doit décider qui doit faire des concessions, c’est toujours une source de tensions », décrit en premier lieu le travailleur social.

Désamorcer la bombe

Lorsque l’on cogne à sa porte, l’intervenant propose plusieurs pistes d’actions. À travers une série de rencontres en duo et en solo, il «désamorce» la bombe en prenant soin de sectionner un câble à la fois. Chaque source de désaccord est prise individuellement afin de regagner un équilibre dans la relation en détresse.

« Habituellement, un programme de quatre rencontres est suffisant pour le couple moyen. C’est sûr que l’on doit s’ajuster, car un couple de 33 ans de vie aura beaucoup plus de travail à accomplir que s’ils étaient dans une relation de trois ans», clarifie-t-il.

Le professionnel estime que trop de couples attendent d’être en état de crise avant d’intervenir. Il veut sensibiliser les gens de la région sur la question. Il les invite à ne pas attendre que le compte à rebours n’atteigne zéro, surtout si une deuxième vague de confinement venait à frapper.

« N’attendez pas d’être en crise avant de consulter ou de se rendre compte qu’il y a un problème. On doit se rappeler qu’il n’y a rien de plus normal qu’un couple qui vit des conflits. Tout se règle avec de la communication en s’assoyant. On peut décider d’enterrer tout cela et de ne pas en parler. Mais comme les roches à la gelée au printemps, ça finit par ressortir! C’est important de ne pas laisser les choses s’accumuler et de consulter si on en ressent le besoin»,
conclut-il.

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