Diane Harvey s’ennuie de son médicament

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 PM - 5 août 2020
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Malgré l’autorisation de Québec à rouvrir les piscines publiques, la Ville de La Malbaie maintient la fermeture de ses installations nautiques du Complexe Sportif.

Le remède miracle de Diane Harvey ne se trouve pas à la pharmacie. Souffrant d’arthrose dégénérescente, cette citoyenne de La Malbaie se voit privée de son remède en raison de la pandémie, qui complique l’ouverture de son centre de soins aquatiques : la piscine publique de La Malbaie.

Diane Harvey, 67 ans, est une grande sportive dans l’âme. Du ski à la natation, elle a toujours été une personne active. Ces 20 dernières années, son corps lui a toutefois ordonné de rester tranquille, alors que l’arthrose a commencé son travail dans ses articulations.

Après avoir alterné les anti-inflammatoires, Mme Harvey s’est trouvé un remède miracle. Depuis six ans, elle pratique la natation de trois à quatre fois par semaine et réussit ainsi à freiner la maladie.

Depuis janvier, elle n’a pas remis les pieds dans l’eau. Le décès de sa mère en début d’année lui avait enlevé toute envie de baignade. Ensuite, la pandémie est venue tout confiner sur son passage, incluant les piscines publiques de la province. Voilà maintenant six mois que la sexagénaire « est sur pause ».

En l’absence de son remède, les comprimés de glucosamine permettent de tenir le coup. Ils n’équivalent en rien les bienfaits de quelques longueurs à la piscine du Complexe sportif de La Malbaie. L’exercice régulier dans l’eau lui permet d’être fonctionnelle et de ralentir la détérioration de ses articulations, tout en leur donnant un congé de gravité terrestre.

« La piscine pour moi, c’est primordial. C’est mon médicament. C’est une nécessité pour moi la natation, car je souffre d’arthrose depuis une vingtaine d’années. La piscine, ça me permet vraiment de garder ma forme », entame Mme Harvey

Elle a imploré la Ville de La Malbaie de rouvrir ses installations, sans succès. En attendant, on lui a proposé les rivières, les lacs ou les piscines d’hôtel. « Je comprends qu’il y a d’autres endroits, mais moi, j’ai besoin d’avoir un sauveteur et de me sentir en sécurité. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Je ne peux pas aller me baigner en milieu naturel. De plus, l’hôtel le Manoir Richelieu prend seulement ses clients en raison de la COVID-19 et ne laisse pas les gens d’ici utiliser leurs piscines », a-t-elle exposé.

Finalement, la citoyenne craint que ce long congé de plongée thérapeutique ait été trop long, alors que ses mains ont commencé à user. « C’est ma santé physique qui est en jeu. J’ai d’ailleurs peur. J’ai trouvé un moyen de contrer l’avancement de mon corps. J’ai peur que si j’attends trop, mon corps ne pourra pas se réparer comme d’habitude. Est-ce que je vais rester avec les mains croches comme cela ? C’est de cela donc j’ai peur », conclut Diane Harvey.

La réponse de La Malbaie

La municipalité a dû faire le choix de ne pas rouvrir sa piscine intérieure au public en raison d’un enjeu de main-d’œuvre et de circonstances. C’est ce qu’a soutenu le maire de La Malbaie, Michel Couturier, en réponse à la problématique particulière que vit une de ses contribuables.

« Le gouvernement a annoncé tardivement la réouverture des piscines publiques intérieures. On avait déjà assigné certains de nos sauveteurs aux camps de jour de la municipalité. Avec les camps de jour à rouvrir, on manquait de main-d’œuvre. Avant l’annonce, les sauveteurs se sont trouvés un autre emploi parce qu’ils ne savaient pas s’ils allaient pouvoir revenir. C’est une situation particulière. On sait aussi que nous vivons une période hors du commun due à la pandémie. Il fallait rouvrir la bibliothèque, les loisirs, les évènements à gauche à droite, les besoins accrus d’employés de la ville pour l’entretien des parcs, des salles de bains, des toilettes. C’est un été assez chargé pour nos équipes», a-t-il expliqué.

D’ici la fin août, des sauveteurs vont reprendre du service. « Nous allons faire ce qu’il faut pour ouvrir le plus tôt possible », termine le maire.

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