Haro sur le camping sauvage

Par Emelie Bernier 7:00 AM - 22 juillet 2020
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Lundi matin, six véhicules venaient visiblement de passer la nuit à la Halte de la Grande Côte, aux Éboulements, même si une telle chose n’est pas permise

De toute évidence, la région est fort prisée des adeptes de camping caravaning cet été. Stationnements d’église et de centres commerciaux, haltes routières et parfois même terrains privés font office de camping improvisé, une situation qui dérange.

Tourisme Charlevoix «décourage» le camping sauvage, mais le fort achalandage enregistré dans les campings de la région pousse de nombreux villégiateurs à chercher des alternatives qui ne sont pas toujours légales, comme l’explique Mitchell Dion,directeur général de Tourisme Charlevoix.

«Plusieurs arrivent dans le réseau d’accueil pour demander s’il y a des endroits où ils peuvent stationner leur véhicule récréatif pour camper. Notre position est de les diriger en priorité dans les campings et si jamais c’est complet, on les redirige, en ultime recours, vers les endroits où c’est toléré, comme le stationnement du Centre commercial Le Village de Baie-Saint-Paul, par exemple», indique M. Dion.

Des propriétaires de VR sont mécontents. «Nous recevons plusieurs plaintes de gens en véhicule récréatif qui trouvent que nous avons peu d’endroits où ils peuvent se stationner. Nous sommes victimes de notre succès. C’est un peu la folie, mais c’est la situation en ce moment.»

Certains sont tentés de camper dans des endroits interdits. «S’ils souhaitent aller ailleurs que dans les campings ou les endroits autorisés, nous ne nous aventurons pas là avec eux, car on sait que cela les met en situation d’illégalité», dit-il.

Quais, cours d’église et d’écoles, stationnements de centres commerciaux, haltes municipales, voie publique :  les véhicules récréatifs sont partout, mais en ont-ils le droit? En cet été exceptionnellement achalandé, leur présence encombrante en interpelle plusieurs.

Lundi matin, six véhicules venaient visiblement de passer la nuit à la Halte de la Grande Côte, aux Éboulements, même si une telle chose n’est pas permise, comme l’explique le maire Pierre Tremblay.
«On tolère cette année parce qu’on n’a pas encore de règlement officiel ni la structure pour contrôler. Ça nous oblige à faire davantage d’entretien des sanitaires, par exemple», indique le maire. L’an dernier, il a même surpris quelqu’un en train de vidanger son VR à la Halte de La Seigneurie. «Le pire, c’est que les campings ne sont pas nécessairement pleins…Certains ne veulent pas payer.»

La Ville de Baie-Saint-Paul a le même problème. «Certains mettent des chaises de parterre devant leur roulotte stationnée n’importe où, ils s’installent! Ce n’est pas légal ni toléré, mais pas facile a gérer, non plus. On a installé des écriteaux, avec des consignes un peu plus agressives et claires sur les terrains qui appartiennent à la Ville», indique pour Jean Fortin.Les terrains de la polyvalente et de l’église ne sont pas sous sa juridiction.

Le maire de La Malbaie, Michel Couturier, témoigne que la problématique est moins présente sur le territoire de sa municipalité. «À La Malbaie, nous n’avons pas été conscients de débordements majeurs. Oui, on constate que des gens s’installent ici et là. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas de problème de chicane ou de conflit avec des propriétaires de notre municipalité. Il faut comprendre que les campings sont complets, oui, et il y a des «débordements», comme on ne peut pas accueillir tout le monde. Mais ce débordement est contrôlé», a-t-il commenté.

 

Règlement uniforme à venir

Le conseil des maires de la MRC de Charlevoix souhaite un règlement uniforme, un outil qui permettra de contrôler le camping «sauvage». «En se dotant de cette réglementation, ce sera plus facile d’avoir des balises claires et de les appliquer», avance la préfète Claudette Simard. Comme plusieurs de ses pairs maires, elle constate une recrudescence de la problématique. «Il faut agir pour éviter d’avoir des problèmes, notamment avec l’environnement.»

Dans la MRC de Charlevoix-Est, un tel règlement n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant.

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