Covid-19 oblige, l’industrie touristique a craint le pire pour son année 2020, mais l’été achalandé qui bat son plein redresse définitivement la courbe anticipée.
Au Saint-Pub de Baie-Saint-Paul, une file d’attente se dresse quasi en permanence. Frédérick Tremblay concède qu’il n’est pas facile de faire respecter la distanciation. Il trouve d’ailleurs inacceptable que les restaurateurs soient désormais imputables si les clients omettent de se conformer à la règle du port du couvre-visage obligatoire. «La limite est atteinte, là. Depuis le début de cette crise que nous collaborons étroitement avec le gouvernement et c’est comme ça qu’il nous remercie? En nous faisant faire sa job et en nous donnant des amendes? C’est tout simplement insultant!» a commenté le restaurateur suite à l’annonce du Premier ministre Legault, qualifiant de «ridicule», la menace d’amendes faites aux entrepreneurs du milieu touristique.
Des chiffres surprenants
Même si le nombre de places disponibles dans le restaurant a été considérablement réduit, les chiffres s’apparentent à ceux de l’an dernier. «Pour la première semaine de juillet, on a presque les mêmes chiffres. Il y du monde toute la journée! Et le tourisme québécois compense pour l’absence de tourisme international. Sans festival d’été de Québec, ça va faire une grosse différence. On ne connaîtra pas la petite baisse qu’on a d’habitude », croit celui qui doit faire face à un problème récurrent, le manque de personnel.
Encore la pénurie
« Je veux pas taper sur la PCU a coup de marteau, mais on aurait 5 cuisiniers de plus et on les prendrait. On était déjà dans une pénurie et on dirait que c’est encore pire…Quelqu’un qui est stratège le moindrement, il va voir que c’est un bon moment pour se trouver un emploi. Les gens qui n’ont pas de boulot maintenant devrait y penser pace qu’en octobre, ce ne sera plus le moment… »

Les clients des Faux Bergers acceptent avec diligence de laver leurs mains à l’arrivée.
Adaptation 101 aux Faux Bergers
Le son de cloche est un peu différent aux Faux Bergers, situé sur le domaine de la maison d’affinage Maurice Dufour. Alors que le restaurant servait une quarantaine de clients par soir en un seul service jusqu’à la fameuse pandémie, ce nombre a été réduit à une vingtaine. La distanciation et les mesures sanitaires s’appliquent sans souci, relate Andréanne Guay, sommelière et co-propriétaire. «Franchement, on n’a rien à redire. La clientèle a un comportement irréprochable!»
L’impact de diminuer le nombre de clients de moitié n’est pas négligeable, mais les restaurateurs tirent leur épingle du jeu. «C’est énorme, comme pour n’importe quel restaurant, mais au-delà des chiffres, la clientèle est là pour nous. On a une grosse liste d’attente. La gestion des réservations est plus importante que les autres années, même si on a moins de monde. On a énormément de demandes. Les gens sont parfois déçus…», explique Andréanne Guay.

Andréanne Guay portant la visière.
Les Faux Bergers ont donc décidé de se lancer et d’ouvrir une adresse satellite au centre ville, La Louve, Buvette gentille (voir autre texte). Cette ouverture leur permet aussi de maintenir leurs employés au travail. «Ça s’est décidé assez rapidement, parce que le local nous intéressait, mais il était pris. Quand le proprio nous a rappelé pour nous dire que ça ne fonctionnait pas pour le précédent candidat, on a réfléchi et on s’est dit go », dit-elle.
La Buvette, qui ouvrira officiellement le 24 juillet, permet de maintenir à l’emploi le même personnel que l’an dernier. « Les gens en restauration travaillent fort et ils avaient hâte de travailler, mais avec 20 clients au lieu de 40 au resto, il avait fallu couper un peu. On a des employés incroyables et on est content de pouvoir faire travailler tout le monde! », conclut Andréanne Guay.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.