Un spectacle pour immortaliser le coup de foudre de Mme Manon

Par Karine Dufour-Cauchon 5:01 PM - 19 juin 2020
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Manon Asselin s’est découvert une nouvelle vocation auprès des enfants, grâce à la COVID.

Il y a six mois, Manon Asselin n’aurait jamais cru participer à une telle aventure. La pandémie faisant bien les choses, elle a été amenée à quitter momentanément son poste d’intervenante auprès d’étudiants adultes pour aller rejoindre des élèves de niveau primaire. Frappée en plein cœur par l’amour de ces jeunes pleins d’énergie, elle a décidé d’immortaliser cette rencontre par le biais d’une chanson co-composée avec ces nouveaux amis.  

Par la force des choses, Manon Asselin, éducatrice spécialisée, a été déployée dans un autre établissement scolaire que celui où elle opère habituellement, le Pavillon des Cimes du centre de formation professionnelle de La Malbaie. Avec le remaniement du personnel de la commission scolaire de Charlevoix se printemps, elle a dû quitter ses étudiants âgés de 16 à 50 ans, auprès desquels elle intervient en temps normal.

Le groupe de service de garde de Mme Asselin, lors de leur prestation du 19 juin.

Elle avoue que ses nouveaux amis, cette fois-ci âgés de 7 à 8 ans, l’on sortit de sa zone de confort. Toutefois, l’expérience a valu le coup, alors qu’elle s’est découvert des talents d’éducatrice en service de garde.

«C’est quelque chose de complètement différent. D’habitude, mon rôle, c’est intervenante, donc j’accueille les gens dans mon bureau, je me déplace aussi dans les ateliers de formation professionnelle, comme en soudage ou en mécanique, pour offrir du support à la gestion des émotions et tout ce qui s’y rattache. Là, mon rôle était de créer des activités, de faire en sorte que ces jeunes aient du plaisir. C’est une clientèle qui est d’habitude assez loin de moi. On peut dire que le défi était de taille. Mais je me suis fait rapidement happer par le plaisir et l’amour que j’ai vécu, ressentie, et donnée dans cette belle expérience-là», soutient-elle.

Le 19 juin, sous un beau soleil de fin d’année scolaire, ils y ont interprété une chanson des Cowboys Fringants, soit l’Amérique pleure. Le groupe l’a mise au goût du jour et a chanté leur nouvelle création, « Mon école a changé ». Du gel désinfectant malodorant aux ordonnances de distanciation sociale, les jeunes y ont décrit l’ensemble des changements qui ont affecté leur vie scolaire.

«On doit user de créativité et aller puiser dans nos forces et nos habiletés pour divertir ses jeunes qui ne sont pas notre clientèle en temps normal. Dans les premières semaines, je leur ai demandé de se transformer en détective afin de voir quels étaient les changements qu’il y avaient, qu’est-ce qui était plus difficile, ce qui était agréable quand même, ce qui est nouveau. C’est quelque chose que l’on a vu dans les autres écoles et sur les réseaux sociaux, que les transformations de chansons. Les jeunes ont tout de suite embarqué et étaient heureux de le faire. Je suis bien fière d’eux», a-t-elle lancé à la sortie de la prestation.

Ce petit spectacle improvisé est venu finir en beauté cette année scolaire qui aura connu maints rebondissements. «Ce n’est pas parce que là, nous avons eu beaucoup de plaisir à chanter et que tout avait l’air facile que cela a été le cas tout le long de cette rentrée. Autant pour les élèves que le personnel des écoles de Charlevoix, ça a été de l’adaptation. Je me permets de saluer tous les autres membres du personnel qui ont été aussi réaffectés. Ça a engendré des défis pour tous, mais il fallait être solidaire pour faire en sorte que ces jeunes-là aillent un beau retour à l’école, malgré la pandémie. Je juge que c’est une réussite», conclut Mme Asselin, qui retournera à son poste à la formation professionnelle en septembre.

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