Les enseignants manquent de directives pour le retour en classe en septembre

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 AM - 19 juin 2020
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L’École Secondaire du Plateau de La Malbaie

Les enseignants seront contents de retrouver l’ensemble de leurs élèves en septembre 2020 après une fin d’année bouleversée. Ils ont toutefois l’impression que le ministère de l’Éducation les laisse à nouveau à eux-mêmes, tel que l’affirme leur représentante syndicale, Monique Brassard.

La joie et l’inquiétude s’alternent chez le corps enseignant de Charlevoix. Le manque de protocole d’urgence clair et les instructions « insuffisantes » pour la rentrée 2020 mettent une ombre sur leur enthousiasme, et l’incertitude règne avant de passer aux vacances estivales. C’est ce que rapportait la présidente du Syndicat de l’Enseignement de Charlevoix, Monique Brassard, après les annonces du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge concernant la rentrée à l’automne.

Pour la rentrée scolaire 2020-2021, les élèves reviendront obligatoirement en classe. Les tailles des classes (ou ratios enseignant-élève) reviendront à la normale. Les groupes, spécifiquement au secondaire, seront appelés à rester toujours dans le même local, avec les mêmes compagnons de classe. Ce sont maintenant les enseignants qui devront changer de local à chaque période.

De la maternelle à la troisième année du secondaire, cette règle devrait être facile à respecter. Cependant, les quatrième et cinquième secondaires qui ont une plus grande diversité de programmes et de concentrations pourront reprendre les classes de façon hybride : une journée en formation à distance, et l’autre en classe.

Mise à part ces nouvelles dispositions, une quantité insuffisante d’informations est partagée aux gestions d’établissements scolaires et aux enseignants, selon la présidente. Elle soutient que le tout sera faisable, mais la vie des enseignants ne sera pas facilitée avec des instructions tenant sur « à peine deux pages ».

« Avec l’expérience de ce printemps, nous avons vu que tout est faisable. Les professeurs se sont débrouillés et se sont « revirés sur un 10 cennes » comme on dit. Ils sont contents que tout rentre dans l’ordre à l’automne. On doit réfléchir par contre à la gestion des sous-groupes et à tout ce qui entoure la gestion des mesures. Le problème, c’est qu’elles sont vraiment trop larges. C’est comme s’ils nous avaient laissé un mémo en nous disant de nous arranger avec cela. Son plan de retour de la rentrée n’est pas assez précis. On ne sait pas si ce sera applicable. Cela reviendra aux centres de services scolaires à gérer cela », explique la représentante.

Avant de revenir en classe en septembre, le centre de services scolaire de Charlevoix devra mettre en place son propre protocole. Comme on peut le lire dans les directives du ministère, « les centres de services scolaires devront se doter d’un protocole d’urgence avant la rentrée de l’automne. Celui-ci devra leur permettre de basculer rapidement vers la formation à distance si la situation devait l’exiger ».

Il s’agit d’une autre déception qui s’accumule pour Monique Brassard et les membres qu’elles représentent. « Dans le cas où une seconde vague surviendrait, tous les établissements doivent se prévoir d’un protocole. Ce sera aux directions générales de faire leur protocole pour leur commission scolaire. Oui, ils ont un bref aide-mémoire leur disposition pour les aider, mais tout le réseau est déjà sur les coudes et les genoux. On pensait qu’il allait au moins nous aider et en fournir un », estime-t-elle à cet effet.

Finalement, elle tient à féliciter l’ensemble du corps enseignant de la région qui termine une année scolaire imprévisible, qui a chamboulé le réseau provincial. « Malgré tout, tout s’est bien passé. « Les profs se sont super bien adaptés. Tout ce qu’on entend, c’est que les enfants ont été géniaux », conclut Monique Brassard.

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