«Living Lab Charlevoix »: une approche orientée vers les besoins du milieu

Par Lisianne Tremblay 2:46 PM - 17 juin 2020
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L’étudiante en médecine Isabelle Lavallée-Bourget a eu un coup de coeur pour Charlevoix.

L’approche des cinq médecins résidents qui effectuent un laboratoire en médecine rurale à Baie-Saint-Paul est davantage orientée par les besoins du milieu. Ils sont déjà rendus à mi-chemin de leur stage de quatre semaines.

« Nous sommes là pour parler avec les gens du coin et voir pour eux quels sont les problèmes et les barrières, a expliqué un des médecins résidents Hubert Dufour-Neyron, qui retrouve sa ville natale, puisqu’il est originaire de Baie-Saint-Paul.. C’est l’approche du «Living Lab Charlevoix». Ce sont eux qui déterminent les points à améliorer. Par la suite, on va travailler sur les lacunes sur lesquelles les gens sont prêts à travailler et on va implanter des solutions.»

L’équipe est composée de Vincent Gauvin, Isabelle Lavallée-Bourget, Carol-Anne Côté, Hubert Dufour-Neyron et Raphaël Dupont-Chouinard. Elle est dirigée par Dr Richard Fleet, aussi professeur au Département de médecine familiale et de médecine d’urgence de l’Université Laval.

L’objectif du «Living Lab Charlevoix » consiste à trouver des  solutions innovantes pour améliorer les soins en plus d’attirer et de retenir les jeunes professionnels. . «Les choses ont bougé assez vite parce que les gens sont ouverts, a commenté Hubert Dufour- Neyron, Nous n’avons pas encore testé les solutions, mais nous travaillons tous très fort afin de les instaurer le plus
rapidement possible.»

Baie-Saint-Paul a été choisie pour plusieurs raisons. « Initialement, nous avions plus de liens avec l’hôpital de Baie-Saint-Paul où j’ai piloté plusieurs projets depuis les 10 dernières années. J’ai aussi fait du dépannage à cet endroit. C’est aussi plus près pour les étudiants, mais notre objectif est d’ouvrir le laboratoire le plus possible dans tout Charlevoix », a expliqué Dr Fleet.

« Pour ce faire, nous avons besoin des conditions gagnantes, il faut que l’hôpital soit en mesure d’accueillir les résidents. Nous avons aussi pensé le faire à L’Isle-aux-Coudres. Nous avons plusieurs idées intéressantes pour eux. Notre objectif ultime est que les gens observent ce qui est fait ici et qu’on puisse le transférer ailleurs au Québec. »

Le Charlevoisien a pu discuter avec les médecins résidents en visio-conférence.

Gestion de crise

L’aspect pandémie amène aussi un autre volet au stage. «En gestion de crise comme nous vivons présentement, le leadership est primordial, a soutenu Isabelle Lavallée-Bourget, qui a fait sa première semaine en hospitalisation et qui a eu un coup de cœur pour la région. Dans notre stage, nous allons plus loin avec l’implantation des innovations. Mon projet est sur la sensibilisation au port du masque, relié avec la pandémie. »

Hubert Dufour-Neyron avait déjà l’intention de venir à Baie-Saint-Paul, mais dans un contexte de stage en urgence en région. «J’ai par la suite été approché par le Dr Fleet. La pandémie a facilité l’initiative puisque nous voulions aider les régions rurales dans ce
contexte spécifique. C’est de bon augure, on constate qu’il y a des bénéfices à aller chercher puisque nous pouvons apporter notre
aide en tant que médecin résident. »

L’absence du scan à Baie-Saint-Paul

Même si cela ne fait pas l’objet de leur stage, les médecins résidents ont accepté de se prononcer sur l’absence de scan dans l’hôpital neuf de Baie-Saint-Paul, qui est d’ailleurs le seul au Québec qui n’a pas cet équipement.

Le scan est un appareil à tomographie axiale calculée par ordinateur. «Avoir un scan à Baie-Saint-Paul permettrait de changer la médecine qu’on y pratique au jour le jour puisqu’il y aurait moins de transferts pour des patients qui ont besoin d’une imagerie seulement, a commenté le médecin-résident. Ce n’est pas sur cette lacune que nous avons décidé de travailler dans le cadre du stage, mais cela intéresse beaucoup Dr Fleet.»

Isabelle Lavallée-Bourget a écrit un article scientifique à ce sujet en 2017. « J’avais eu l’occasion d’étudier les transferts qui partaient de Baie-Saint-Paul vers Québec et vers La Malbaie pour un scan spécifiquement. Nous en étions venus à la conclusion qu’il y avait énormément de transferts qui se faisaient du département d’urgence. Cela pouvait justifier l’implantation du scan sauf qu’il y avait d’autres éléments à évaluer, dont le coût de cet équipement.»

Toutefois ce n’est pas tout d’avoir un scan, il y a beaucoup d’autre chose dans la prise en charge des patients à évaluer, a expliqué M. Dufour-Neyron. « Il faut l’utiliser pour les bons patients au bon moment. Il ne faut pas retarder les transferts urgents pour des cas parce qu’on a un scan à Baie-Saint-Paul, a-t-il indiqué. Un patient qui a du sang dans la tête, on n’a pas le choix de le transférer à Québec pour une neurochirurgie par exemple. »

Les résidents ont beaucoup apprécié l’accueil chaleureux des Charlevoisiens dont les employés de l’Hôpital, qui se sont montrés très ouvert au projet. Ils ont aussi reçu une belle collaboration de la Ville de Baie-Saint-Paul et du du Service d’accueil des nouveaux arrivants grâce à la commissaire au développement, Jennie Barrette et du chargé de projets, Mathieu Tremblay.

 

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