Les ambulanciers toujours à l’affût

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 AM - 10 juin 2020
Temps de lecture :

Érick Tremblay, directeur général de la CTAQ de Charlevoix.

Depuis le début de la crise, la situation a changé pour les paramédicaux de Charlevoix. Le déconfinement régional a ramené avec lui un semblant de normalité pour les équipes d’ambulanciers du territoire, mais les interventions demeurent teintées par la menace d’un ennemi invisible.

« Depuis que le barrage de la région a été levé le 18 mai, nous sommes revenus à un volume d’appels normal, entame le directeur égional des opérations pour la CTAQ, Érick Tremblay. Durant le confinement, nous avons eu une diminution d’appels. On ne peut toutefois pas dire que c’est parce que les gens sortaient moins. Peut-être qu’avec les évènements, certains avaient peur d’aller à l’hôpital ou ont enduré leurs bobos plus longtemps. On ne peut le dire précisément, mais il y aurait plusieurs explications d’après nous », soutient M. Tremblay.

Plusieurs changements persistent toutefois. Les interventions demeurent légèrement retardées par le revêtement d’équipements de protection. Masques, visières, gants et jaquettes feront encore partie du quotidien des techniciens ambulanciers pour les prochains mois, en raison de cette « menace invisible » et « imprévisible » qu’est la COVID-19.

« C’est sur que ce serait mentir de dire que ça ne nous ajoute pas du temps. Nous avons disposé le matériel dans nos véhicules de façon à ce que ça soit rapidement accessible. On parle d’un 20 à 45 secondes de plus pour une intervention. Ce n’est pas problématique. C’est un apprentissage. La COVID, c’était quelque chose qu’on ne connaissait pas. Une gastroentérite, par exemple, on sait ce que ça fait, comment c’est transmis, on sait à quoi s’attendre. Comparativement à la COVID, là on ne sait pas à quoi s’attendre. Les gens peuvent l’avoir sans même avoir de symptômes, il faut donc des précautions importantes », témoigne M. Tremblay.

L’approvisionnement en équipement de protection n’était pas sans inquiéter ses équipes dans les débuts de la crise sanitaire. Bien que les ambulanciers de la région n’aient pas connu de pénurie, ils se disent reconnaissants de la mobilisation des acteurs de la communauté, qui leur a permis de soulager leurs inquiétudes.

« Dans les premières semaines, on tenait un inventaire rigoureux de ce que nous avions à tous les jours en termes d’équipement. Une personne de notre équipe était dédiée à l’approvisionnement et elle s’assurait de trouver des fournisseurs de masques et visières au Saguenay. Nous avons aussi été chanceux, car des entreprises nous ont aidés. Entreprise Régis Gagnon nous ont donné 2500 masques de procédures. Le Fairmont Le Manoir Richelieu a aussi fait don de plusieurs gants et masques. Tout le monde a mis l’épaule à la roue afin que l’on se retrouve avec du matériel en quantité suffisante. On les remercie encore », déclare Érick Tremblay.

En terminant, il tient à son tour à féliciter les Charlevoisiens de leur discipline face au respect des règles sanitaires. Il rappelle que « ce n’est pas fini », mais que nous sommes collectivement sur la bonne voie.

Partager cet article