COVID-19 : Intercar et ses semblables auront aussi besoin d’aide

Par Steeve Paradis 8:44 AM - 6 juin 2020
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Comme les autres transporteurs interurbains au Québec, Intercar assure qu’elle aura besoin du soutien financier du gouvernement québécois afin de pouvoir reprendre ses liaisons, dont celles dans Charlevoix et sur la Côte-Nord.

Parmi les nombreux secteurs frappés de plein fouet par la pandémie de COVID-19, celui du transport interurbain par autobus n’est pas le moindre. Et même si le déconfinement est amorcé à un bon rythme, ça ne signifie pas pour autant que les clients vont se précipiter dans les autocars cet été.

« On va se relever, c’est sûr, mais ça se complique quand même pour la relance. Est-ce que les gens vont être au rendez-vous? », se demande Hugo Gilbert, président d’Intercar, qui dessert la Côte-Nord, Charlevoix et le Saguenay-Lac-Saint-Jean en matière de transport interurbain.

« On ne peut pas penser, quand ça va reprendre, qu’il va y avoir des touristes, des étudiants et des personnes âgées (ces derniers représentant 35 % de la clientèle d’Intercar », de lancer M. Gilbert qui, dans l’état actuel des choses, croit que les transporteurs seront limités à 14 personnes à bord alors qu’un autocar régulier peut en contenir 56, soit quatre fois plus. « À 14 personnes, ça ne peut pas être viable », argue-t-il.

Pour soutenir le transport interurbain, Intercar et six autres transporteurs opérant au Québec réclame de l’aide de Québec pour assurer la reprise de leurs services, dont la date n’est toujours pas connue. Hugo Gilbert exprime ici la principale requête.

« On désire un système de revenu minimum garanti. Si, sur une ligne donnée, on a par exemple 30 personnes à bord habituellement et qu’à la reprise, il y en a 10, on veut que le gouvernement nous compense pour les 20 passagers manquants », a-t-il expliqué.

Encore pire dans le nolisement

Si le portrait est loin d’être jovialiste en ce qui a trait au transport interurbain, il est encore plus noir dans le marché du nolisement d’autocar. Distanciation physique peut difficilement s’arrimer avec voyage de groupe. « Au lieu de se remplir, notre carnet de réservations se vide », soutient M. Gilbert.

« Dans le nolisement, la reprise va être encore plus lente, enchaîne l’homme d’affaires. On va peut-être avoir un petit coup de pouce si le déconfinement des équipes sportives les amène à voyager un peu, mais en dehors de ça, il n’y aura évidemment pas de croisiéristes et de groupes internationaux. En fait, je ne m’attends pas à des réservations avant 2021. »

Les conséquences de l’arrivée de l’indésirable coronavirus ont été brutales pour Intercar, qui a dû mettre à pied temporairement 440 de ses 475 employés. Avec la reprise du transport scolaire depuis la réouverture des écoles primaires le 11 mai (Intercar est fort actif dans ce domaine au Saguenay-Lac-Saint-Jean), environ 300 de ces 440 employés ont été rappelés au travail.

« En attendant les annonces d’aide pour d’autres secteurs, on se dit que notre tour viendra, mais on a hâte de savoir sur quel pied danser. C’est juste qu’on a tous hâte de redécoller », conclut le dirigeant.

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