Assouplissements du confinement autorisés: Soulagement dans les résidences pour aînés

Par Emelie Bernier 9:40 AM - 6 mai 2020
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À défaut de se réunir dans la salle à manger, les usagers la résidence des Patriotes de Clermont faisaient jusqu’ici leur “social” sur leur balcon. – Photo archives avril 2020 – Résidence des Patriotes à Clermont

Les nouvelles directives annoncées par Marguerite Blais  visant à adoucir la vie dans les résidences pour personnes âgées sont accueillies comme une  bouffée d’air frais par les aînés qui pourront sortir pour prendre des marches en s’éloignant de ce qui était devenu leur prison depuis 2 mois.

À la Résidences des Patriotes à Clermont et de la Seigneurie à La Malbaie, la nouvelle a été accueillie avec soulagement, un sentiment que partage Jean Chabot, directeur des installations.

« C’est une très bonne nouvelle pour eux. Jusqu’à maintenant,  on leur permettait de sortir dans la cour, mais pas plus loin. Depuis hier, les résidents peuvent sortir et rencontrer du monde à l’extérieur, en respectant le 2 mètres », résume M. Chabot.

Les résidences privées pour aînés autonomes de La Malbaie et Clermont accueillent respectivement 20 et 18 résidents. La situation devenait difficile à supporter. «Dans les premières semaines, on passait pour des marâtres avec un plan machiavélique… C’était très difficile de faire comprendre les contraintes. Petit à petit, les gens se sont aperçus de ce qui se passait ailleurs dans les CHSLD et ils ont compris. Mais il ne faut pas se cacher que 2 mois, ça commençait à être très long… Tant du côté mental que physique, nos résidents commençaient vraiment à souffrir. Comme travail, ce n’est plus la même chose, c’est très différent. Les liens avec nos résidents en ont souffert. Et on est n’est pas tiré d’affaires, même si c’est assoupli », dit celui qui s’inquiète de la réouverture de la région le 18 mai.

« Si c’était moi qui décidais, j’attendrais encore 15 jours. L’incubation du virus est jusqu’à 11 jours. D’ici le 18 mai, on n’aura pas le temps de mesurer les effets pervers de l’ouverture dans les Laurentides, dans Lanaudière. S’ils commencent à y avoir des éclosions là-bas,  il va être trop tard pour réagir. On va être ouvert », déplore Jean Chabot, lui-même malade pulmonaire obstructif chronique (MPOC).

Il doit être doublement vigilant. « C’est sûr que depuis hier, les gens sortent, vont voir leurs proches… On leur demande de respecter la distanciation de deux mètres, mais on n’est pas là pour les surveiller non plus! Le mari d’une des résidentes vit à l’extérieur, ils s’ennuient, ils ne vivent pas dans la même maison. Hier après-midi, elle est allée le trouver, mais comment voulez-vous qu’on puisse vérifier qu’elle n’a pas de contact avec lui? c’est impossible! »

Les membres des familles des résidents qui habitent Québec et Montréal seront sans doute tentés de venir les saluer, avec les conséquences qu’on peut imaginer. Comme les résidents de La Seigneurie et des Patriotes sont autonomes, la directive qui demande aux installations d’accueillir de nouveau les proches aidants ne s’applique pas.

«Tant que la région ne sera pas ouverte, je ne m’inquiète pas, mais à partir du 18, ça va être une autre paire de manches… », conclut M. Chabot.

 

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