Le bénévolat «trop populaire»

Par Karine Dufour-Cauchon 11:54 AM - 28 avril 2020
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Le service d’accompagnement pour les personnes ayant des rendez-vous médicaux doit être restructuré pour éviter la propagation de la COVID-19. Sur la photo, Steeve Therrien, responsable des communications du Centre d’action bénévole de Charlevoix.

Les implications bénévoles sont victimes de leur succès : trop de citoyens de la région ont du temps à donner pour les besoins du Centre d’action bénévole de Charlevoix.

Pascal Dassylva, directeur général du Centre d’action bénévole de Charlevoix, soutient que la situation exceptionnelle dans laquelle le Québec se trouve présentement soulève un élan de popularité sans précédent pour le bénévolat.

« On a vu que les gens de Charlevoix ont été très généreux. Nous avons accueilli de nouveaux bénévoles, mais nous avons dû en refuser. Ça nous fait bizarre de faire la promotion de l’action bénévole toute l’année et de devoir en refuser aujourd’hui, car on en a trop. Malheureusement, tout est au ralenti. Oui, il y a une offre énorme de bénévoles, mais les organismes qui ont besoin de bras ont vite trouvé leurs gens, tandis que d’autres font du télétravail », soutient le dg.

Casse-tête des « essentiels »

En contexte normal, l’équipe du centre aurait pris le temps d’accueillir ces nouveaux bénévoles et de faire une évaluation de leurs intérêts avant de les référer vers les milieux appropriés. Cependant, la présente situation veut qu’on limite les interactions et le nombre de personnes présentes dans un même lieu.

« Ça chamboule nos services, bien sûr, continue M. Dassylva. Quand on ne parle pas de recrutement ou que l’on ne fait pas de promotion de l’action bénévole, nos services directs visent les aînés et sont souvent essentiels. Il a fallu se « revirer » de bord. De plus, on ne peut malheureusement pas faire de la popote à 20 personnes dans une cuisine ».

La plupart des personnes qui s’impliquent dans les organismes régionaux et les prestataires des services du centre ont plus de 70 ans. Ces personnes «plus à risque» face au virus doivent quand même continuer à recevoir des mets préparés ou la visite d’une travailleuse de milieu, ou faire leur déclaration d’impôts. M. Dassylva souligne que les façons de faire ont été revues : beaucoup de suivis se font à distance et les livraisons de denrées se font sans contact. Pour les accompagnements en transport, le centre admet réfléchir sur les mesures de prévention qui pourraient s’appliquer à un véhicule.

Finalement, il est tout de même possible d’appliquer sur des offres de bénévolat au benevolatcharlevoix.com, et ce, en tout temps.

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