Graduation amère pour Anne-Marie

Par Karine Dufour-Cauchon 3:30 PM - 28 avril 2020
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Le bal de finissants d’Anne-Marie Côté de l’École secondaire du Plateau de La Malbaie n’aura pas lieu ce printemps en raison de la COVID-19. La possibilité de le tenir cet automne est envisagée.

Est-ce possible de finir son secondaire sans bal, sans examen et sans ses copains? C’est ce qu’envisage une étudiante de l’École secondaire du Plateau, Anne-Marie Côté, 17 ans. Comme elle, ses amis réalisent que leur dernière journée à vie au secondaire leur a passé sous le nez.

«Si on m’avait dit que ma dernière journée de secondaire était le 12 mars, j’en aurais profité un peu plus », lance Anne-Marie, qui quittera vers Jonquière pour y étudier les soins infirmiers. Sportive dans l’âme, elle y rejoindra l’équipe de volleyball pour y pratiquer sa passion.

En attendant la suite de son parcours scolaire, la finissante de cinquième secondaire de La Malbaie garde contact avec ses amis avec les moyens virtuels qui s’imposent.

« On se demande souvent comment ça va et on se rend compte que chacun vit ça de façon différente », relate l’étudiante.

La réalité de la COVID-19 fait en sorte qu’un bal des finissants ne pourra se tenir dans un avenir proche, pas plus qu’une collation des grades ni une remise de diplôme symbolique avec la traditionnelle toge noire. Les examens du ministère sont aussi annulés. Anne-Marie souligne que c’est un coup dur à encaisser pour certains.

«On espérait vraiment avoir un bal, car c’est l’étape où l’on peut en profiter après tous nos efforts. La plupart se disent qu’on va rester avec un sentiment de ne pas avoir été jusqu’au bout. Oui, on aura nos diplômes, car on est venu à bout de ces 11 premières années d’école. Cependant, nous n’aurons pas d’examens du ministère, qui sont la dernière étape où ça passe ou ça casse. On ne vivra pas ce stress-là ni le soulagement qui vient après », témoigne-t-elle.

Anne-Marie s’envole dans un programme en soins infirmiers en septembre.

La future infirmière admet que tout est relatif et qu’il n’y a nulle tragédie à ne pas rentabiliser une robe de soirée. «Oui, il y a des décès et cette pandémie apporte son lot de choses beaucoup plus graves. Toutefois, quand on travaille fort pour obtenir quelque chose, on en est fier une fois qu’on l’obtient. C’est ce qui est triste. D’habitude, on sent la fin arriver quand on se prépare aux examens, quand il nous reste deux ou trois cours de français ou de math. Mais là, tu te réveilles un matin et tu réalises que le 12 mars, c’était la dernière fois que tu voyais tes amis et ton école », continue Anne-Marie.

Elle termine en désirant encourager ses comparses et finissants d’autres établissements scolaires qui, comme elle, vivent cette situation exceptionnelle.

«Depuis quelque temps, tout se passe très vite, trop vite. Prenons le temps d’apprécier la simplicité, de trouver nos repères avant de se lancer vers nos futures études. Passons du temps avec notre famille avant de quitter le nid familial pour de bon. Mais surtout, soyons reconnaissants de tout ce que nous avons accompli durant ces nombreuses années d’études. Nous n’aurons peut-être pas la satisfaction de la mission accomplie, mais sachez que cette fin hâtive ne représente pas la totalité des efforts que nous avons mis pour atteindre le diplôme. Soyons fiers de nous ! », lance-t-elle en conclusion.

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