Cas de COVID-19 dans Charlevoix : un coup de chance?

Par Karine Dufour-Cauchon 11:00 AM - 21 avril 2020
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Depuis le 4 avril, un point de contrôle empêche les gens de se rendre dans Charlevoix sans raison jugée valable.

Alors que nos voisins nordcôtiers et saguenéens comptent une centaine de cas de COVID-19, la région de Charlevoix maintient un nombre « fantastiquement» bas de personnes infectées. La Santé publique prévient que le nombre de cas réels est probablement plus élevé. 

D’entrée de jeu, le directeur de la Santé publique de la Capitale-Nationale, le Dr François Desbiens, assure que son administration de la région sociosanitaire est transparente. Il veut défaire la rumeur selon laquelle le CIUSSS omettrait de diffuser des chiffres. « On ne vous cache rien, je vous rassure. Si je n’ai pas de nouveau cas dans mon bilan, c’est que je n’en ai pas. Quand ça augmentera à six, sept ou huit cas, vous le saurez, ne vous inquiétez pas », a-t-il lancé.

Au cœur de cette pandémie qui touche des milliers de personnes au Québec, le Dr Desbiens qualifie la situation de Charlevoix comme étant particulièrement positive. «On doit dire que le territoire de Charlevoix est terriblement chanceux. Vous avez eu des cas au tout début, tous des retours de voyage lors de la semaine de relâche. Ces familles-là sont restées chez elles 14 jours, elles ont fait leur quarantaine. Depuis ce temps-là, je n’ai pas eu une augmentation de cas », affirmait-il le 17 avril.

Il souligne que les bilans régionalisés publiés dans la province ne sont toutefois pas un portrait exact de la situation. «Je vais vous faire une confidence qui est bonne pour Charlevoix, le Québec et l’ensemble du monde. La COVID, pour certaines personnes, ce sera quelque chose d’asymptomatique, sans apparence de maladie. Pour d’autres, ce sera des symptômes légers, pas plus qu’un rhume. En additionnant ces deux types de porteurs, on estime qu’à travers la planète, près de 70 à 75 % de la population pourrait être infectée, surtout chez les enfants et les jeunes adultes.»

Les bilans quotidiens doivent donc être nuancés, selon son analyse épidémiologique. Il rappelle que les cas qu’il a enregistrés dans Charlevoix sont tous, pour la plupart, des gens qui ont contracté le virus à l’étranger.

« Est-ce que le nombre de cas réels de COVID-19 est plus élevé dans la CapitaleNationale que ce que recensent les bilans ? La réponse est oui. Je n’ai aucune idée combien il y en a, car ces gens l’ont vécue de façon asymptomatique, légère. Par malchance, une personne dans cette situation aura croisé une personne âgée, qui elle peut en mourir. C’est pour cela que dans Charlevoix, ça se peut qu‘il y en ait plus. S’ils n’ont pas fréquenté leurs voisins, leurs amis, s’ils sont restés à la maison pour 14 jours, ils ne sont plus contagieux », explique-t-il.

À la lumière de ces chiffres, le Dr Desbiens rappelle que les prochaines semaines seront cruciales, et qu’il faut maintenir les efforts de distanciation sociale et de confinement.

 

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