COVID-19 : les dommages collatéraux se feront sentir après

Par Sylvain Turcotte 9:08 AM - 17 avril 2020
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La tirelire ne sera pas plus rose à la fin de la pandémie pour ceux et celles ayant déjà des difficultés financières. Les mesures annoncées n’effaceront pas les dettes, selon Philippe Buzzetti de la firme Mallette, syndics et gestionnaires. Photo pixabay.com

C’est en temps de crise qu’on voit au premier plan la situation précaire des individus, et même d’entreprises. « Avec la COVID-19, on voit que les gens n’ont aucune marge de manœuvre », avance Philippe Buzzetti de la firme Mallette, syndics et gestionnaires.

Les paliers de gouvernement, les institutions bancaires et les municipalités offrent différentes mesures d’urgence, mais pour plusieurs de ces soutiens, ce sont des reports dans le temps.

« Tant que ça roule, c’est abstrait. Quand ça arrête, on voit qu’il n’y a pas de coussin de sécurité », souligne M. Buzzetti, qui ajoute que les gens ont rarement de trois à six mois de marge financièrement, comptant sur leur marge de crédit.

Selon lui, les mesures mises en place, « c’est du pelletage de nuage. Il faut garder qu’au final ce sont pour plusieurs des reports. »

L’après-pandémie

Les répercussions se feront sentir après. Il n’y a pas de solutions miracles. Les gens qui étaient mal pris financièrement le seront encore plus après la pandémie. « Le taux d’insolvabilité sera encore plus présent », allègue M. Buzzetti, ciblant particulièrement le niveau commercial.

Les dommages collatéraux monteront en surface après la crise. Le portrait ne se redressera pas en quelques mois.

« On n’est pas capable de mettre ça en mesure, si ça sera une catastrophe, un cataclysme, mais on ne peut pas fermer une entreprise trois ou quatre mois sans qu’il y ait des impacts. Combien n’auront pas la chance de survivre? », se questionne-t-il.

Faillite?

L’incertitude face à l’inconnu de la fin de la pandémie fait d’ailleurs craindre le pire. «Plus ça va durer, plus les cas problématiques vont augmenter et seront importants. Les options seront moins grandes. Il ne faut pas penser que plus loin ça va venir effacer les dettes des gens. »

M. Buzzetti recommande à la population et aux entreprises de prendre au maximum des ententes, question de limiter les dommages, s’en tenir à l’essentiel, limiter les dépenses et tenir un budget.

Il mentionne également qu’une faillite n’est pas un boulet, « un syndic, ce n’est pas la mort, c’est une solution, on en sort toujours mieux ».

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