À Chacun son pain à la conquête du Québec

Par Emelie Bernier 3:55 PM - 14 avril 2020
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La Boulangerie À Chacun son pain passe en vitesse supérieure. Les premières palettes de pains charlevoisiens ont pris le chemin des supermachés de la  chaîne canadienne  Sobeys, qui chapeaute les bannières IGA, Rachelle-Béry, Bonichoix, Marché Tradition  et Voisin au Québec.

Il s’agit d’une expansion sans précédent pour l’entreprise.  «Il y a quelques mois, on est allé cogner aux portes des chaînes. On pensait aller chercher quelques épiceries spécialisées comme les Rachelle-Béry, mais on est arrivé préparé à toute éventualité et l’intérêt était vraiment là. Avant les Fêtes, on a conclu une entente pour la distribution de quatre produits biologiques de notre ligne 100% Charlevoix dans les 288 épiceries de la chaîne», résume, enthousiaste, Jean-Christophe Lamontagne.

Avant même que le mot  « coronavirus » ne fasse son entrée dans l’actualité et que l’achat local ne devienne une priorité nationale, la demande pour des produits comme ceux d’A chacun son pain était en pleine croissance. « Ils avaient une problématique à régler  dans l’approvisionnement en produits biologiques dans le pain. On répondait  carrément à un besoin  de la chaîne », ajoute le  boulanger devenu gestionnaire.

Au fil des pourparlers, ils ont compris que c’est leur image de marque, récemment revampée, qui partait à la conquête du marché québécois. «On a demandé à Sobeys s’ils voulaient qu’on soit un fournisseur et qu’ils accolent leur marque maison sur nos produits, mais non! En plus de vouloir nos produits, ils achètent notre « brand », notre histoire: c’est aussi ce qu’ils vont vendre!»

La problématique d’espace a été comblée temporairement par l’ajout de trois conteneurs sur le flanc ouest de Maison-Mère. «C’est là qu’on voit Maison mère est un partenaire exceptionnel, de par son contact direct avec la Ville. Ça simplifie les choses! », commente Jean-Christophe Lamontagne, ici avec une partie de son équipe.

Jean-Christophe Lamontagne et son équipe en sont évidemment ravis.  Pour débuter, quatre produits biologiques et certifiés Terroir Charlevoix fabriqués en grande majorité avec de la farine moulue sur pierre au Moulin La Rémy seront acheminés sur les tablettes, soit 2 baguettes et 2 miches.  «Les produits sont préparés ici au centre de production de Maison-Mère et congelés. Les supermarchés les reçoivent et les décongèlent avant de les mettre sur les tablettes.  On est parvenu à faire  un produit qui a une croûte, incroyable, même la baguette! On  a hâte de voir la réponse des consommateurs », a renchéri le fondateur de la boulangerie,  qui s’avoue lui-même stupéfait de la courbe de progression de celle-ci.

«Il y a 15 ans, avec notre four à bois, on a commencé à vendre des pains à l’unité et là, on a des palettes qui partent aux 4 coins de la province! Qui l’eût cru?»

Répondre à la demande

La Boulangerie À Chacun son pain investira à terme 1, 4 M$ pour s’adapter à la forte croissance anticipée. La COVID-19 vient mettre des bâtons dans les roues d’un plan bien établi. «On attend une ligne de production semi-industrielle qui va nous permettre d’automatiser une partie de la production. Les pétrins viennent d’Italie.  Tout doit arriver par bateau. Évidemment, dans les circonstances, il y a du retard », explique Jean-Christophe Lamontagne.

L’automatisation, en plus de permettre de décupler la capacité de production,  permettra de répondre à la pénurie de main-d’œuvre.  «Présentement, on produit 6000 unités par semaine avec l’équipe et l’équipement.  Normalement, avec le nouvel équipement, on va être capable de produire 20 000 unités par semaine, en ajoutant seulement quelques employés. C’est ça le beau de l’automatisation. On produit davantage avec moins de monde et on peut offrir de meilleurs salaires! », avance l’homme d’affaires qui garde un contact privilégié avec son monde.

Le conseil des maires de la MRC de Charlevoix contribuera à cette initiative grâce à une contribution de 25 000 $ via le Fonds de la région de Capitale-Nationale.

Il croit cependant que la COVID-19 aura à terme des effets positifs. «Il y a une sensibilité gouvernementale qui se développe envers les priorités que sont la bouffe et la santé. Ça remet les valeurs a la bonne place! Oui, c’est difficile pour nos succursales dans le moment, les Galeries gourmandes sont fermées, mais dans l’alimentation au Québec, ça prenait ça pour que les habitudes changent. En espérant que le changement soit durable… »

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