Retour compliqué un 21 mars pour Marjolaine Gagnon

Par Lisianne Tremblay 11:04 AM - 4 avril 2020
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Marjolaine Gagnon a fait des pieds et des mains pour revenir rapidement au pays. Sur cette photo, elle est à El Jem en Tunisie.

Marjolaine Gagnon était en Tunisie depuis le 10 janvier. Elle est revenue à Baie-Saint-Paul le 21 mars, après avoir traversé de nombreuses embûches en raison de la pandémie de la COVID-19.

Mme Gagnon a été mise au fait de la situation de la pandémie par ses amis québécois et par la télévision française puisqu’en Tunisie il n’y avait pas beaucoup de cas de COVID-19 lorsqu’elle était sur place.

« J’avais un projet d’importation avec la Tunisie pour mon entreprise (La Lavandière) et j’en ai aussi profité pour prendre des vacances, raconte-t-elle via Facetime. Tout se passait bien, j’ai fait un beau voyage. C’est dans les derniers moments que cela été plus difficile. Le climat social était correct où j’étais sur l’île de Djerba. Mais la panique a fini par s’installer et là c’était plus stressant. J’appelais à l’ambassade et je n’avais pas de réponse. »

La situation était très compliquée puisque même dans les aéroports, les employés n’avaient pas de réponses à ses questions.

« La situation était extraordinaire pour chacun des aéroports, a-t-elle constaté. Je me suis butée à des murs puisque les employés n’avaient jamais vu ça. J’étais bombardée de messages de mes amis qui me disaient de rentrer, malgré mes démarches ça ne fonctionnait pas. »

Elle devait éviter les escales le plus possible en raison de la situation causée par la pandémie.

La grande mosquée à Sousse.

« L’aéroport de Djerba était fermé et j’ai dû faire 600 kilomètres en taxi pour me rendre à celui de Tunis. J’ai acheté un billet d’avion à Tunis pour me rendre à Paris, précise Mme Gagnon. En temps normal, cela coûte entre 250 $ et 300 $ pour un vol d’une durée de 2h30 environ. J’ai dû payer 1 400 $. En comparaison pour Paris/Montréal j’ai eu un billet à 800 $ pour mon retour. Vu que j’étais en situation d’urgence, j’ai quand même acheté les billets. À chaque décision que je prenais, c’était stressant, mais je devais assumer. »

La Baie-Saint-Pauloise a même dû dormir une nuit dans une salle à l’aéroport de Paris avec d’autres voyageurs sans eau ni nourriture.

« Tous les restaurants étaient fermés dans le terminal 3 de l’aéroport. Les employés nous disaient de nous asseoir et d’attendre. Même ma carte de crédit a été annulée par la sécurité en France. Ils me disaient que je ne pouvais pas partir parce que j’étais Canadienne. Partout c’était des cas spéciaux, mais j’ai fini par avoir un vol pour le retour le 18 mars. »

Par la suite son vol a été annulé pour un problème technique, elle a pu avoir une permission spéciale de la compagnie Air Transat pour aller à l’hôtel et repartir le lendemain.

« C’est éprouvant un voyage comme cela. J’étais vraiment soulagée de revenir au Québec. Je n’ai pas de symptômes du coronavirus, mais je vais respecter mon isolement de 14 jours à la maison. J’ai même des amis qui m’apportent des soupes sur mon balcon. C’est beau de voir cette belle solidarité. »

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