Des citoyens se mobilisent pour demander la fermeture de Charlevoix

Par Karine Dufour-Cauchon 10:23 PM - 2 avril 2020
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Les citoyens en question unissent leur voix pour qu’un barrage comme ceux pour entrer à la Côte-Nord et au Saguenay soit érigé à Saint-Anne-de-Beaupré. Photo : barrage Baie-Sainte-Catherine

La communauté charlevoisienne veut avoir son mot à dire sur le contrôle des accès à sa région. En à peine une heure, plus de 1700 personnes se sont inscrites à un nouveau groupe Facebook, “Pour la fermeture de la région de Charlevoix”.

Son créateur et citoyen de La Malbaie William Harvey n’espérait pas une réponse aussi rapide et massive de la part de ses concitoyens. Depuis le 2 avril, il invite les gens à rejoindre le groupe pour manifester leurs intentions aux classes politiques. Ceux-ci désirent que Charlevoix fasse l’objet d’un contrôle routier en provenance de Québec, comme on peut le voir dans d’autres régions administratives de la province où la population est considérée comme “vulnérable”.

« Je ne comprends pas pourquoi on ne ferme pas davantage l’accès à Charlevoix, entame le malbéen. Je pense qu’en temps de pandémie, une frontière administrative comme celle de la Capitale-Nationale n’a pas sa raison d’être dans des choix de santé publique. Il y a un très grand appui de la population de Charlevoix pour la fermeture de la région et le nombre de personnes qui participent au mouvement ne cesse de grandir », a-t-il déclaré.

M. Harvey base ses inquiétudes d’abord sur le fait qu’une importante proportion de la population de Charlevoix est âgée de 65 ans et plus. « De nombreuses personnes en villes ont des chalets dans Charlevoix, donc beaucoup de gens peuvent venir se cacher ici et même faire leur épicerie sans écouter les directives du gouvernement et ce, sans que personnes ne le sache. Il faut prendre en compte qu’une partie des malades sont asymptomatiques et qu’ils ne se croient pas malades. Ils risquent d’infecter inconsciemment les gens », prévient-il.

Ajoutons que l’ex-députée de Beauport-Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Sylvie Boucher appuie la mobilisation. Caroline Simard aussi ex-députée provinciale a aussi adhéré au groupe.

La situation de Charlevoix comme composante de la Capitale-Nationale n’est pas sans irriter l’homme de La Malbaie. Il demande entre autres à la députée Émilie Foster d’agir sur cette question. «Ce qui est le plus frustrant, est que nous faisons parti de la Capitale-Nationale et que notre région reste toujours ouverte. Cette réalité, n’est que du papier administratif qui selon moi ne doit plus être pris en compte dans la situation que l’on vit présentement. Charlevoix a une réalité à part que l’on doit considérer », a-t-il conclu.

La députée Émilie Foster doit s’entretenir demain (3 avril) avant-midi avec le Journal. Il s’agira d’un des enjeux régionaux qui seront abordés, alors qu’elle donnera sa première entrevue depuis le début de la crise sanitaire nationale.

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