Une Charlevoisienne référée pour un dépistage à Rivière-du-Loup par erreur

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 AM - 22 mars 2020
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Andréanne Warren, qui croit être atteinte de la COVID-19, a reçu un avis d’une intervenante de la ligne 1-877  pour se présenter à rendez-vous. Ce dernier était cependant à Rivière du Loup.

Rappelons que plus tôt cette semaine, elle racontait avoir patienter de longues heures à l’urgence de l’hôpital de La Malbaie en attente d’assistance médicale vendredi le 13 mars en raisons de problèmes pulmonaires. 

Elle avait été mise en confinement chez elle. Une semaine plus tard, le vendredi 20 mars, elle est prise à nouveau de douleurs pulmonaires. Elle reprend le téléphone et compose le 1-877 et remplit un questionnaire en ligne.

La réponse est tombée hier, samedi 21 mars. Cette dernière était vraisemblablement une erreur administrative, selon la principale intéressée, qui avait reçu plus tôt la confirmation qu’elle devrait subir le test. « J’ai rappelé hier la ligne 1-877, parce que je n’avais pas eu de nouvelles pour mon test. J’ai annulé celui de Rivière-du-Loup, mais on m’en a donné un ensuite à Chauveau, Québec », indique Mme Warren.

Les gestionnaires de la centrale 811 lui ont finalement confirmé que sa place était bel et bien à La Malbaie. Son test est maintenant fait depuis samedi soir et Mme Warren maintiendra son isolement même si elle se porte mieux.

Le CIUSSS s’en excuse et donne la marche à suivre

Alors que la procédure a connu des ajustements hier (le 20 mars), le Centre intégré universitaire de santé et de service sociaux de la Capitale-Nationale soutient “qu’il ne fait pas de sens” d’envoyer quelqu’un de Charlevoix passer un prélèvement à Rivière-du-Loup.

« C’est notre erreur et on s’en excuse. Hier, la mécanique de répartition a changé. C’est une banale erreur d’aiguillage qui a amené Mme Warren à être référée pour un rendez-vous à Rivière-du-Loup. C’est la nouveauté de la trajectoire qui a mené à cette erreur. Normalement, cela ne devrait plus se reproduire », a souligné Matthieu Boivin, porte-parole auprès des médias au CIUSSS.

Il souligne qu’il est toutefois probable que d’autres personnes fassent l’objet d’une erreur semblable. Le CIUSSS recommande que si l’on vous réfère par accident à l’extérieur de la région administrative, il est important de ne pas se présenter à ce rendez-vous.

« Un numéro est donné à la personne pour annuler le rendez-vous. Composez ce numéro et annulez ce rendez-vous. On doit recontacter la centrale téléphonique en charge de la répartition des tests, le 1 877 644-4545. Les équipes vous donneront alors un nouveau rendez-vous pour effectuer un dépistage dans un hôpital de la région », explique le porte-parole.

À la défense du personnel de l’Hôpital de La Malbaie

Bien que le CIUSSS “semble un peu confus” dans ses démarches selon la citoyenne, elle tient à rectifier qu’elle est de tout coeur avec les travailleurs du milieu de la santé.

“Je remercie l’administration de l’hôpital de La Malbaie et les préposées en ligne qui ont fait des pieds et des mains pour que les Charlevoisiens aillent recours à ce test sur rendez-vous dans leur région.

“Ce que j’ai déploré en premier lieu, c’est que j’avais dû attendre à l’urgence, avec plein de gens, alors qu’on soupçonnait que je puisse être atteinte, sans jamais être testée. Je n’ai jamais mis en cause le dévouement et les compétences du personnel de l’hôpital. C’est surtout par soucis de leur sécurité qu’il faut agir, ils sont sur la ligne de front », dit celle qui a reçu plusieurs messages virulents suite à sa sortie via Le Charlevoisien.

« J’étais loin de vouloir tirer sur le personnel de l’hôpital, au contraire! Beaucoup de gens se déplacent à l’urgence avec des symptômes très très près du Covid-19 afin d’en avoir le coeur net avec une grande inquiétude et d’autres s’y présentent avec de très grande raison de consulter afin de ne pas avoir de séquelles et il faut faire la différence. On ne doit pas aller consulter 8 h de temps pour se faire dépister! Un rendez-vous, en ligne, en dehors de l’hôpital, c’est la solution logique », conclut celle qui comprend cependant que la situation exceptionnelle occasionne un branle-bas sans précédent dans le milieu de la santé.

Avec la collaboration d’Émilie Bernier

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