Le gros défi du mois de mars

Par Brigitte Lavoie 3:45 PM - 10 mars 2020
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August 2018 – Plastic packaging on Fruit and Vegetables

Alors que février est le mois sans alcool, mars serait celui de la réduction des déchets. Quel beau défi pour accueillir le printemps que de faire la guerre au contenu de son bac de recyclage! En plus, c’est tendance. Mais mars est déjà le mois non officiel de la peur du Coronavirus… Et si Starbuck et Tim Hortons interdisent de boire du café dans une tasse réutilisable par peur du virus, qu’adviendra-t-il de nos efforts pour sauver la planète? La guerre aux déchets est résolument une lutte sans fin.

Réduire ses déchets est un défi qui semble facile aux premiers abords. Tellement que tout un tas de gens se disent qu’il sera toujours temps de s’y mettre. Mais c’est quand on s’y met vraiment qu’on se rend compte que la partie est loin d’être gagnée et qu’il n’y a que ça, des déchets. Partout et dans tout. Et qu’actuellement, toute la chaîne d’approvisionnement, des industriels aux épiciers, sont condamnés à être de mauvais joueurs et entraînent le consommateur avec lui.

Depuis quelques années, plusieurs citoyens ont déjà pris de nouvelles habitudes qui ont de l’effet dans le contenu de la poubelle. L’utilisation de sacs réutilisables lors de nos visites dans des commerces, dont à l’épicerie, en est un. Il y a aussi le compostage domestique, ou encore la collecte des matières putrescibles (bacs bruns) comme c’est le cas du côté de Charlevoix-Ouest. À elle seule, l’action de composter réduit d’au moins la moitié le contenu de la poubelle familiale. C’est assez impressionnant.

Mais c’est la suite qui se complique, surtout dans une région comme la nôtre où l’accès à des alternatives proposant des produits de consommation courant non-emballés ou zéro-déchet sont rares. Tu as beau avoir les meilleures intentions du monde, une visite à l’épicerie ou encore à la pharmacie suffit à remplir la moitié du bac de recyclages. Quand on se met à regarder ce qu’on achète et à peser le poids des déchets que ces aliments et ces objets apportent avec eux dans la maison, on se rend compte que tout est emballé, en double et parfois en triple. Et le bac de recyclage reste plein. Pour une boîte de céréales, il faut compter l’emballage de plastique conçu pour conserver la fraîcheur du produit ET une boîte, dont le rôle est de vendre le produit et de le tenir debout sur les tablettes. Deux emballages pour un seul produit. C’est comme pour la pâte à dent : un tube de dentifrice n’a logiquement pas besoin d’une boîte, mais il en a quand même une pour garder la forme, s’empiler sur les tablettes et se vendre. On ne se pose pas la question quand on l’ajoute dans le panier, mais ce système de vente est désormais complètement dépassé. On est rendu ailleurs M. Colgate, alors vous proposez quoi ?

Depuis quelques semaines déjà, j’ai personnellement pris en grippe le contenu de mon bac de recyclage. C’est d’ailleurs ma résolution personnelle 2020 : réduire les déchets à la source et arriver à faire fondre le bac à recyclage familiale de moitié…  Mais j’avoue que j’en bave un peu. Sérieux, je pense que les industriels et les épiciers font exprès. Et du coup, ma petite bande de motivés et moi, on est loin d’être bons. Il y a toujours un moment où on oublie les sacs et les contenants réutilisable lors de la saucette à l’épicerie. Je remets toujours au mois prochain mon abonnement au groupe Nourrir, qui propose du vrac. Je n’ai pas encore réussi à acheter du shampoing en vrac ou en barre. Et il y a toujours un moment ou un achat considéré comme essentiel génère son lot de boîtes, de sacs et de styromousse qui foutent en l’air l’épuration du bac. Mais victoire, grâce à Produits sanitaires Optimum, tous les savons à vaisselle, à linge et autres produits de nettoyage de la maison ne génèrent plus de déchet puisque je remplie désormais toujours les mêmes contenants grâce à leur service de vrac. Lentement mais sûrement, je savoure la légèreté d’une nouvelle habitude qui s’ancre dans la routine.

Le 22 mars prochain, ce sera le Jour de la terre. Avec le défi de la réduction des déchets, mars est le mois pour relancer l’envie de faire sa part. Si les consommateurs se donnent la peine de réfléchir, de s’organiser un peu et de changer quelques habitudes, nécessairement il y a un effet dans la poubelle et le bac à recyclage. Et nécessairement aussi, certaines entreprises font de même. Un pas à la fois, un geste à la fois. Il ne faut pas sous-estimer l’impact de toutes ces petites actions qui se mettent en place ici et là. Un jour, on sera devenu tellement bon dans la réduction des déchets à la source que même un Coronavirus n’arrivera pas à ébranler les habitudes.

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