Comment séduire et garder sa main-d’oeuvre : les solutions d’Anne Jean

Par Karine Dufour-Cauchon 12:00 PM - 12 février 2020
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Un grand chantier s’organise parmi les acteurs touristiques de la région alors que le manque de personnel affecte de plus en plus la santé de leurs entreprises. Anne Jean, gestionnaire marketing du restaurant le Mirage de La Malbaie, en est la preuve vivante.  

Mme Jean a participé activement à la consultation sur la main-d’œuvre de Tourisme Charlevoix, le 4 février. Comme ses homologues du domaine de la restauration, avoir de la main-d’œuvre récurrente représente un défi de taille. « Les deux derniers étés, nous avons dû conjuguer avec une équipe réduite. On a peur d’épuiser nos employés », entame Mme Jean. On doit jongler dans les heures pour en prendre soin, et permettre du repos. C’est très préoccupant », témoigne-t-elle d’entrée de jeu. 

Selon elle, la carence dans le domaine de l’emploi peut être atténuée en « ratissant plus large » et en élargissant le bassin de candidats dans lequel les employeurs tentent de combler leurs postes vacants. Elle cite par exemple les retraités et les personnes vivant avec une déficience intellectuelle.

« Ici, nous avons justement engagé quelqu’un qui doit avoir plus d’encadrement, mais cela fait maintenant six ans qu’il travaille pour nous. Nous sommes la preuve que c’est possible d’intégrer ces employés-là, et de développer chez eux un sentiment d’appartenance. Une chose est sûre, c’est que l’on doit ratisser plus large notre champ de recherche », soutient la propriétaire de restaurant.

Sinon, les entrepreneurs doivent devenir complémentaires dans leurs offres d’emploi.

Pour la première fois, les acteurs ont soulevé la possibilité de se « partager » les employés. « Souvent, des entreprises ont besoin d’une réceptionniste l’été, mais se voient dans l’obligation de la remercier l’hiver, alors que certains en auraient besoin. Au lieu de laisser partir ces personnes-là, nous pourrions jumeler nos forces et devenir des emplois annuels. Je trouve cela génial comme concept », commente Anne Jean.

Les employeurs consultés ont aussi soulevé que les jeunes dans le début de la vingtaine sont une mine d’or à exploiter. « Dans ces âges-là, ils voyagent, ne sont pas encore établis, développent leurs assises. Suivant cette période de leur vie, ils ne resteront plus seulement pour un été. Avec Vise Charlevoix et Place aux jeunes, on doit travailler à attirer ce type de travailleurs, qui désirent s’installer en région », complète l’intervenante.

Les problèmes reliés à l’immigration ont finalement émergé lors de la consultation. L’accès à des permis de travail demande à être simplifié par la communauté d’affaires.

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