La commission scolaire de Charlevoix disparaît cette nuit

Par Karine Dufour-Cauchon 7:39 PM - 7 février 2020
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(Photo : Archives)

À quelques heures de l’adoption de sa réforme de la gouvernance scolaire, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge renonce au délai qu’il avait accordé aux commissaires scolaires pour qu’ils terminent leur mandat.

Au lieu de finir le 1er mars, Pierre Girard, président de la commission scolaire de Charlevoix et l’ensemble des autres élus perdront leur mandat cette nuit. L’abolition deviendra effective dès l’officialisation du projet de loi 40 qui se fera cette nuit, par la sanction du lieutenant-gouverneur du Québec.  

Lors de la commission plénière du projet de loi 40, ce “changement de dernière minute” a fait sursauter les membres de l’opposition de l’Assemblée Nationale, chargés d’interroger le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge sur l’avenir de la gouvernance scolaire au Québec.

À 19h27, les plaidoiries envers l’article 36 de la nouvelle loi ont pris fin et l’article a été adopté. Mais juste avant que la décision tombe, Véronique Hivon, députée de Joliette du Parti Québécois, a témoigné au ministre la déception de M. Girard, venu expressément de Charlevoix, pour lui partager “le bon bulletin” de sa commission scolaire.

« Il est venu me dire comment il avait aimé son travail et les différences qu’il a amenées. Ils sont à 4% de décrochage. C’est une fierté énorme qu’ils ont. Qui va porter cette voix-là maintenant? Pierre Girard avait une grande passion et le ministre et son gouvernement ne partagent pas cette vision. Les personnes qui ont consacré leur vie au réseau scolaire méritent un peu de respect », a-t-elle lancé à l’intention de M. Roberge.

Les plaidoiries autour des 300 articles continuent au salon bleu en ce moment. Cependant, comme une mesure de bâillon législatif a été adopté par le gouvernement Legault, les débats sont restreints. Une partie des articles ne seront donc pas discutés.

Rappelons que le projet de loi 40 déposé par le ministre Jean-François Roberge en octobre 2019 prévoit une série de changements dans la Loi sur l’instruction publique et la gouvernance scolaire. Par exemple, la transformation des commissions scolaires en centres de services, l’abolition des élections scolaires dans les districts francophones et un pouvoir plus important accordé aux comités de parents dans la direction des futurs centres de services.

 

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