Les journées sans élèves ne font pas l’unanimité

Par Lisianne Tremblay 8:48 AM - 22 janvier 2020
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L’école Léonce-Boivin a ses demi-journées sans élèves.

La présidente du syndicat de l’enseignement de Charlevoix, Monique Brassard, émet des réserves quant à l’opportunité d’intégrer des demi-journées sans élèves à l’horaire, une mesure qui alourdit la tâche des enseignants selon elle.

Un vendredi après-midi aux 3 semaines, soit 12 demi-journées durant l’année, les élèves sont dispensés de leurs cours formels et invités à participer à  des activités culturelles ou  parascolaires non obligatoires. Leurs enseignants peuvent profiter de ce moment pour discuter de leurs pratiques et projets.

Monique Brassard considère que les journées pédagogiques remplissent déjà cette fonction. «La loi sur l’instruction publique, qui stipule que les élèves doivent être à l’école 180 jours par année, est respectée, mais nous considérons que c’est un alourdissement de la tâche puisque les professeurs doivent ajouter huit minutes chaque jour pour avoir cette demi-journée de travail », avance-t-elle, précisant que les enseignants ont voté en majorité contre ce projet.

Les journées sans élèves ont fait écho à l’Assemblée nationale la semaine dernière puisque le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, n’était pas courant de ce projet. Il n’a pas voulu commenter cette pratique alors que la porte-parole libérale en matière d’éducation,  Marwah Rizqy, s’est prononcée contre.

Les écoles Notre-Dame-de-Lorette de Saint-Irénée, Saint-Pierre de L’Isle-aux-Coudres et Léonce-Boivin des Éboulements ont jusqu’ici adopté cette façon de faire qui doit être renouvelée chaque année.

La commission scolaire persiste et signe

Pierre Girard, président de la CSDC, affirme que le conseil des commissaires soutient cette initiative d’aménagement du temps.

«Nous sommes derrière ça sans réserve. Ils ont été mis sur pied en accord avec la direction générale. Martine Vallée a amené ce projet dans la perspective d’améliorer nos performances en matière de réussite éducative. Les écoles ont le choix d’adhérer ou pas», explique M. Girard qui n’y voit que des effets positifs. « Ça donne aux enfants qui participent aux demi-journées l’opportunité de faire des activités intéressantes et stimulantes. Ça permet aussi aux parents qui le veulent d’allonger la fin de semaine », analyse celui qui intègre cette initiative à un plus large ensemble. « On a d’autres démarches emballantes et novatrices et on en est pas peu fiers. Quand on regarde les résultats à l’échelle provinciale, on voit que ces innovations auxquelles on a adhéré amènent plein de bonnes choses pour nos élèves », dit-elle.

L’ingérence subite du ministère l’agace, d’autant plus que le temps d’enseignement est respecté et que le projet a l’aval des enseignants.

« Non, on  n’a pas demandé la permission au ministre, mais on est complètement dans le cadre de la loi sur l’instruction publique. De son côté, il ne nous demande pas toujours notre avis non plus quand il prend des décisions qui nous concernent!  La commission scolaire soutient ce projet sans réserve. Je ne souhaite pas que le ministre s’ingère là-dedans, c’est au bénéfice des jeunes », conclut-il.

En collaboration avec Émélie Bernier

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