Des immigrants de Baie-Saint-Paul veulent faire bouger les choses

Par Lisianne Tremblay 12:33 PM - 25 octobre 2019
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Wahiba Kroun et Tahar Ourahmoune souhaitent demeurer à Baie-Saint-Paul, leur terre d’accueil.

Tahar Ourahmoune et Wahiba Kroun travaillent depuis leur arrivée à Baie-Saint-Paul en juillet 2018 à l’Hôtel et Spa Le Germain Charlevoix. Ils ont deux enfants qui s’adaptent bien à leur nouvelle vie, mais une lettre d’Immigration Canada vient mettre fin à leur quiétude.

En effet, les deux parents d’origine franco-algérienne, n’ont plus de permis de travail valide depuis le 25 septembre parce qu’ils n’ont plus le statut de résident temporaire.

«Notre problème c’est que nous avons demandé un rétablissement de statut, mais notre demande doit être étudiée. ll y a un délai de plus de 100 jours et nous n’avons aucune garantie, explique Tahar Ourahmoune, qui est cuisinier. Nous avons rencontré l’adjointe de la députée Sylvie Boucher, mais avec les élections, nous savions que ce serait retardé. Je me suis aussi informé auprès de l’assurance-emploi, mais pour y avoir droit je dois avoir un permis de travail valide. »

Ils se sont bien intégrés, ils aiment leur travail. Ils ne veulent pas quitter leur nouvelle terre d’accueil, mais qui peut vivre plus de trois mois sans avoir de salaire.

«Nous sommes bien ici. Nous avons une belle équipe au Germain, on est tissé serré. Beaucoup de collègues étaient déçus de notre situation et ils nous ont aidés. En plus, ils ont besoin de nous surtout avec la pénurie de la main-d’œuvre », a soutenu M Ourahmoune.

Wahiba Kroun rappelle la vie qu’ils ont laissée en France. «Nous avions une vie confortable. Nous avons loué notre maison. Nous avons même donné nos meubles. Nous sommes plus habitués à donner qu’à recevoir. Nous voulons rester ici, nos deux enfants aiment la ville et nous voulons qu’ils vivent dans la culture québécoise. Notre but c’est de travailler ».

L’Hôtel et Spa Le Germain  engage plusieurs immigrants et déplore cette situation. «Nous avons été surpris que le permis ne soit pas renouvelé, a commenté le directeur Thierry Eck. Ce sont des employés exemplaires. Nous prenons à cœur le bien-être de tous nos employés. »

Christian Gagnon et Étienne Diatta supportent Wahiba Kroun, Tahar Ourahmoune dans leurs démarches et espèrent travailler à nouveau avec eux.

Plusieurs collègues de l’hôtel sont solidaires et espèrent que les choses vont bouger. « Je suis toujours en contact avec des gens à l’international pour le recrutement parce que je n’arrive pas à engager des gens ici, soutient le chef exécutif Alexis Jegou. J’ai 65 à 70 % de mon équipe qui a des visas de travail. Le problème c’est que cela prend beaucoup de temps et que la loi de l’immigration est rigide. »

Étienne Diatta et le chef exécutif Alexis Jegou sont solidaires envers leurs collègues Tahar Ourahmoune et Wahiba Kroun.

«On ne veut pas les perdre, il manque du bon personnel. Cela n’a pas de sens de les laisser partir sans ne rien faire », a soutenu Christian Gagnon, chasseur.

 

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