Réussir l’impossible : courir 171 km en moins de 46 heures… sans arrêt

Par Gilles Fiset 6:33 AM - 13 octobre 2019
Temps de lecture :

Photo de TiphaineBuccino.com

Suzanne Lefrançois-Couturier qui a grandi à La Malbaie s’est donné comme objectif de réussir la plus prestigieuse épreuve de course en sentier au monde, celle du Mont-Blanc. Elle totalise 171 km avec un dénivelé de 10 000 mètres et on doit boucler la distance sans arrêt, ou presque, en moins de 46 heures et 30 minutes.

L’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) est considéré par les pratiquants de course en sentier comme une des plus difficiles épreuves du genre, le nec plus ultra. « C’est la plus connue, la plus médiatisée aussi. C’est le sommet mondial de la course en sentier, l’équivalent des jeux Olympiques pour la discipline », précise Suzanne Lefrançois-Couturier, athlète amateure, qui veut tenter l’exploit depuis belle lurette. « La première fois que j’ai vu cette course à la télé il y a longtemps, je m’étais dit que j’allais faire ça un jour », confie-t-elle en entrevue téléphonique.

Une première tentative
Elle a déjà tenté l’expérience à la fin de mois d’aout, lors de l’édition 2019. « J’ai dû arrêter après 112 km. C’était vraiment une belle expérience de courir avec des paysages à couper le souffle, mais j’ai été très surprise par celle du Mont-Blanc. « Les sentiers ne sont pas si techniques que ça, ils sont accessibles au coureur moyen. C’est la rapidité que l’on doit avoir pour monter et descendre les pistes qui est infernale. Il n’y a vraiment pas de temps à perdre. Normalement, dans les épreuves aussi longues, on peut prendre le temps de manger, boire et même parler aux gens pour souffler un peu quand on arrive aux points de ravitaillement. Mais là, on n’avait pas une minute à nous. Pour vous donner un exemple, quand je me suis essayé cette année, j’ai fait une trentaine d’heures de course et ma mère était là pour m’accompagner. Je n’ai pas eu une minute pour lui adresser la parole », relate-t-elle.

Une coureuse expérimentée
Pourtant, l’ancienne résidente de Charlevoix qui vit désormais à Val d’Isère dans les Alpes avait un bon bagage d’expériences. Elle s’entraine très activement à la course en sentier depuis cinq ans, après quatre années de marathons. Suzanne a même été compétitionner aux États-Unis et au Maroc en plus d’avoir complété la distance de 125 km de l’Ultra-Trail Harricana en 2015.
Mais surtout, elle avait fait pire, selon ses premières estimations. « Il y a plusieurs formats de course à l’UTMB qui vont de 50 km à 171 km. J’avais déjà réussi la course de 126 km à l’époque appelée la Trace des Ducs de Savoie en 32 heures à peine et en pleine canicule. Vu que j’avais réussi cette course-là qui est très technique, tout le monde me disait qu’il n’y aurait pas de problème à réussir celle de 171 km. Mais respecter le temps alloué pour franchir chacune des étapes de cette très longue épreuve, c’était vraiment plus exténuant que je le pensais », confie-t-elle.

Tenter sa chance de nouveau
C’est certain que je vais me réessayer. Je ne perds pas espoir de la réussir », révèle Suzanne. Cependant, le chemin, ou le sentier, pour avoir le droit de tenter sa chance est presque aussi difficile que la course en elle-même. « Il est très compliqué d’avoir une place. Moi, ça faisait trois années que je participais à des courses entre 80 et 125 km pour amasser des points afin de me qualifier pour le tirage au sort nécessaire pour obtenir son laissez-passer pour la fameuse distance de 171 km. J’avais été refusé deux années de suite. Cette année j’avais été pigée. Pour me réinscrire, je devrai refaire de très longues courses en sentier pour me requalifier et espérer être pigée de nouveau », explique-t-elle en terminant.

Suzanne Lefrançois-Couturier et son conjoint Ni Roy pendant une épreuve sportive. (Photo prise sur la page Facebbok de Mme Lefrançois-Couturier.

Partager cet article