L’insécurité alimentaire, vous connaissez?

Xavier Bessone se lance dans un grand chantier. Il a cinq ans pour convaincre tous les restaurateurs, épiciers, marchands et producteurs de ne pas jeter des aliments sans avoir pensé à ceux qui ne mangent pas à leur faim, ou du moins, qui ne peuvent se procurer les nutriments nécessaires à leur survie.

Xavier Bessone, originaire de Baie-Saint-Paul et finissant en science politique à l’Université Laval, a été engagé pour réaliser « un grand chantier ». Engagé par le DSI Charlevoix, l’homme de 24 ans est chargé de la réalisation du projet « Circuit alimentaire Charlevoix », qui vise à garantir une sécurité alimentaire pour tous les Charlevoisiens.

D’abord, Xavier explique ce qu’est la sécurité alimentaire. « La sécurité alimentaire, c’est l’accès à de la nourriture saine, et qui te permettent d’avoir les valeurs nutritives nécessaires à ta survie. L’accessibilité peut diminuer si nous avons moins de moyens financiers ou si, géographiquement, on se trouve loin d’un point d’accès à de la nourriture saine. Dans ces cas, on appelle cela des « déserts alimentaires ». Il y en a encore, dans Charlevoix, des déserts alimentaires », décrit le chargé de projet.

Le « Chantier de sécurité alimentaire » du DSI travaille depuis quelques années déjà à sécuriser l’alimentation et l’accès à la nourriture sur le territoire. Xavier est, depuis un mois, entrain de concrétiser sur trois champs d’actions pour radier le problème sur le territoire.

« En 5 ans, je veux avoir rencontré tous les épiciers, restaurateurs, producteurs de la région. Tout le monde qui produit ou qui vend de la nourriture dans Charlevoix, je leur dis : si tu jettes du stock, avant de le gaspiller, tu as l’opportunité de le redonner à deux pôles de sécurité alimentaire dans la région. Dans l’est, il y a le Service d’aide communautaire de Charlevoix-Est (SACC) et dans l’ouest, il y a le Centre Pro-Santé.  Les deux agissent comme pôle de sécurité alimentaire et comptent sur leur collaboration pour desservir le territoire », soutient-il ensuite.

En plus de viser une plus grande redistribution des denrées gaspillées, Xavier se lance dans une mission de sensibilisation auprès de la population, qui, un jour où l’autre, pourrait se retrouver en situation de vulnérabilité.

« Il y a encore un tabou par rapport à l’utilisation des banques alimentaires et des services communautaires. Pourtant, il y a, depuis 10 ans, annuellement 2500 personnes qui ont recours aux services du SACC. Mon rôle est donc aussi de développer un outil pour communiquer nos services (du SACC). On ne sait pas quelle forme cela prendra, mais on doit mieux faire connaitre ce que l’on fait, et sensibiliser les gens au gaspillage. Peut-être donnerons-nous des ateliers sur comment transformer des aliments sur le point d’expirer, qui sait ! » a conclu Xavier Bessone.

Quoi faire ?

Si vous croyez vous retrouver dans une situation d’insécurité alimentaire, vous pouvez bénéficier d’un panier de denrées selon vos besoins. « Les gens peuvent se présenter au 135, rue Doucet, à La Malbaie, afin de rencontrer notre intervenante qui évaluera vos besoins, que ce soit pour une période difficile ou une impasse financière », soutient Lucie Carré, directrice générale du SACC. L’organisme est d’ailleurs activement à la recherche de bénévoles. Vous pouvez contacter le 418-665-4197.