Première édition du Colloque Sur les traces de Pierre Perrault: L’Isle Perrault

Par Emelie Bernier 8:02 AM - 21 septembre 2019
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Lucie et Mathieu Perrault, Caroline Desbiens et Mina Rad à l’issue du premier colloque Sur les traces de Pierre Perrault.

L’ombre bienveillante de la regrettée Yolande Simard Perrault a plané sur la première édition du colloque consacré à l’œuvre de son mari, Pierre Perrault, et qui s’est déroulé les 19 et 20 septembre sur l’Isle-aux-Coudres.

En novembre dernier, Yolande Simard Perrault,  la réalisatrice Mina Rad  et l’artiste insulaire Caroline Desbiens ont eu l’idée de ce colloque à l’Hôtel du Capitaine,  où logeait, il y a plus de 50 ans,  l’équipe de cinéastes derrière Pour la suite du monde. Rappelons que le film du trio Pierre Perrault, Marcel Carrière et  Michel Breault est un jalon important dans l’histoire du cinéma direct, sinon le premier.

« L’idée du colloque est venue de Yolande, mais elle n’aura pas pu voir la réalisation de son projet», déplore Mina Rad. Celle qui s’était faite porteuse de la mémoire de son homme s’est éteinte il y a quelques mois, mais d’autres prennent le relais dont la réalisatrice franco-iranienne férue de l’œuvre de Perrault.

« Le but de cette première édition est de poser les premières pierres d’un édifice qui nous permettra de se réunir une fois par an, d’échanger sur les différents aspects de Pierre Perrault. Perrault le poète, Perrault le cinéaste, l’ethnologue, l’essayiste. C’est plutôt une rencontre qu’un colloque. On souhaite réunir une famille autour de la pensée de Pierre Perrault », résume Mina Rad.

Mathieu Perrault, fils de Yolande et Pierre Perrault, a été maintes fois touché durant le colloque. «J’ai appris des milliers de choses sur mon père dans les derniers 48 heures. Des gens qui ont fait des thèses de doctorat sur son travail… On ne va pas laisser tomber tout ça, mais je ne réalisais pas à quel point ma mère était tentaculaire. Depuis que je m’implique afin de maintenir l’œuvre de papa éveillé, je constate qu’elle était omnipotente ! Elle avait un réseau, une énergie folle, des amis de toutes les générations. Je ne remplirai jamais ses chaussures, ni celle de mon père, mais je plonge là-dedans avec un immense bonheur. Je suis choyé d’être descendant de ces deux monstres-là.»

Une réplique du bureau de Pierre Perrault dans la maison d’Outremont, qu’il partageait avec sa muse et compagne Yolande Simard Perrault de Baie-Saint-Paul, verra le jour sur L’Isle-aux-Coudres. « Nous avons eu la chance de recevoir tout ce qui se trouvait dans son bureau: les livres, les objets, les meubles… Un patrimoine inestimable que nous souhaitons mettre en valeur à L’Isle-aux-Coudres pour que les gens puissent entrer dans l’univers de Perrault », racontent les amis de Mme Simard, Pascal Dufour et Caroline Desbiens.

Une quarantaine de personnes ont répondu à la première invitation et plusieurs intervenants ont contribué au succès de l’événement.

Les prochaines éditions du colloque se tiendront au Portugal en 2020 et en France en 2021. « Et nous reviendrons à l’île, qui est un lieu magique. C’était très touchant que le colloque ait lieu là où Pierre Perrault a filmé le Québec comme jamais on ne l’avait montré », conclut Mina Rad.  Les actes du colloque seront publiés au printemps.

Avec de tels gardiens, la mémoire de Pierre Perrault et de Yolande Simard Perrault est entre bonnes mains.

 

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