L’ambiance de travail à l’Hôpital de La Malbaie est« insoutenable » depuis la fusion

Par Karine Dufour-Cauchon 7:24 AM - 20 septembre 2019
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L’hôpital de La Malbaie.

L’ambiance de travail de l’Hôpital de La Malbaie se détériore et encourage les employés à la méfiance « depuis la fusion avec le CIUSSS » de la Capitale-Nationale.

Du moins, c’est ce qu’affirme Louis Desbiens, infirmier à l’Hôpital de La Malbaie, qui a décidé de « dénoncer » la situation qu’il dit vivre et qui devient « insoutenable ».

« Cela fait 14 ans que je travaille à l’Hôpital de La Malbaie. Depuis la fusion avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale, il y a trois ans, ça n’a jamais été aussi pire. On est comme dans une garderie. Les assistants doivent surveiller nos comportements en permanence. Pendant ce temps, nous n’apprenons pas à nous faire confiance et à avoir un bel esprit d’équipe. Les conditions de travail de l’Hôpital de La Malbaie se sont vraiment détériorées », soutient-il.

L’homme de 35 ans a sorti publiquement sur sa page Facebook, mardi le 17 septembre, pour dénoncer le climat, dont la connotation disciplinaire se renforce, selon lui.

Il a d’abord été rencontré concernant l’utilisation de son téléphone sur un quart de travail de nuit. Il s’agit pour lui de « la goutte qui a fait déborder le vase ». L’homme reconnait que l’utilisation de son téléphone cellulaire est proscrite, mais soutient que le ton de sa rencontre tenait davantage sur l’image du CIUSSS, que de son soupçonné cas de « problème de jeu », comme le qualifiait alors les représentants des ressources humaines.

« Quand j’ai commencé, il y a 14 ans, on jouait aux cartes, aux jeux de société, on se jasait pour passer les temps morts la nuit, quand il y en avait. Aujourd’hui, il y a les téléphones, c’est différent. Parfois, il faut passer le temps. Bien sûr,  je ne laisserai jamais au dépourvu un patient au profit de mon téléphone. », a soutenu M. Desbiens ensuite.

« Tout le monde a peur de faire une erreur et de passer au bureau. Avec leur administration de l’hôpital de La Malbaie, ils sont entrain de mettre tout le monde à bout. Personne n’ose vraiment parler. Tout le monde a peur de perdre son travail. Moi, je n’ai rien à perdre, et l’Omerta, ça ne fonctionnera pas avec moi », a lancé l’employé, qui en a gros sur le coeur.

Une gestion de proximité et de la transparence

Le CIUSSS défend  la tenue de ses rencontres disciplinaires en disant qu’il s’agit d’une « gestion de proximité ».

« Au CIUSSS de la Capitale-Nationale, le bien-être de nos employés est une priorité et nous déployons tous les efforts pour demeurer attentifs à leurs attentes et à leurs besoins. Nous exerçons une gestion de proximité qui, tout en favorisant la participation des employés, nous permet d’être disponibles pour les guider, les soutenir et les écouter. Cet espace de parole est essentiel », expliquait Mélanie Otis, porte-parole de l’organisation dans un communiqué.

De plus, dans la même missive, le CIUSSS se dit transparent et indique qu’il n’a « rien à cacher ».

Par ailleurs, le CIUSSS de la Capitale-Nationale doit s’assurer « de l’exemplarité des soins prodigués. Nous avons l’obligation d’offrir des services sécuritaires et de qualité à la population. Dans ce contexte, si une situation avec un employé compromet la qualité ou la sécurité des soins et des services offerts, nous avons la responsabilité d’intervenir. Ces interventions se font toujours à la suite d’une analyse rigoureuse, dans le respect des droits de chacun », a poursuivi Mme Otis.

Le porte-parole du syndicat de la Fédération des infirmières du Québec (FIQ) pour le CIUSSS de la Capitale-Nationale, a confirmé le 19 septembre que  l’organisation de défense des droits des travailleurs a l’intention de mener son enquête sur les pratiques de gestion à l’Hôpital de La Malbaie.

 

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