Le Pérou sourit à Annie Bouchard

Par Emelie Bernier 3:57 PM - 3 septembre 2019
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Annie Bouchard a raison de sourire! Elle ramène 3 médailles de ses premiers Jeux parapanaméricains.

 

L’athlète paracycliste Annie Bouchard a vécu ni plus ni moins que l’expérience d’une vie aux Jeux parapanaméricains au Pérou.

Au moment d’écrire ces lignes, quelques jours avant sa dernière course en territoire péruvien, Annie Bouchard était euphorique. Et pour cause !  Avec une médaille d’argent et une médaille d’or remportées aux épreuves sur piste, Annie Bouchard pouvait d’ores et déjà dire « mission accomplie ». « Le reste, c’est du bonus », rigolait la pétillante quadragénaire en direct de la capitale péruvienne.

A l’assaut de la piste

Étonnamment, les courses sur piste sont nouvelles dans l’histoire du tandem qu’elle compose avec sa co-pilote Evelyne Gagnon, qui lui sert d’yeux et de guide sur le parcours.  « C’était la première fois à vie ! C’est très très rapide», résumait la cycliste elle-même épatée par le résultat. «Quand on a vu qu’on avait une demi seconde de différence avec la première position à notre première course, on était en feu et on s’est dit qu’on était capable de monter la patte un peu plus haut sur le podium », s’esclaffe celle qui aura eu raison d’y croire, la médaille d’or de sa seconde course autour de son cou en faisant foi. « On a tout donné ! Ça fait mal. Très mal. Notre « coach » nous avait averti », poursuit-elle.  Pas le choix d’être à plein régime pour cette course d’une durée d’à peine une minute et quart. « C’est la première fois qu’on l’essayait, on n’avait jamais fait l’expérience du kilomètre ! C’est notre meilleur à vie ou notre pire ! », lance Annie avec un grand éclat de rire.

Plus sérieusement, elle se réjouit de constater que leur temps au fameux « kilo » n’est qu’à 2 secondes du record des jeux parapanaméricains. « La complicité avec ma partenaire est parfaite ! Ça fait 3 ans qu’on roule ensemble, 7 ans que je m’entraîne entre 10 heures et 18 heures par semaine. J’ai l’impression que je récolte les fruits de mes efforts et de ma tête de cochon», dit-elle.

C’est le Pérou !

Vendredi, le tandem s’est classé 5e à la course sur route catégorie mixte B. Le duo devait encore affronter une ultime épreuve dimanche, mais quelque soit le résultat de cette dernière course, Annie Bouchard reviendra du Pérou la tête haute et le cœur en liesse.  «On souhaite toujours gagner, c’est l’objectif ultime. En gagnant une médaille, la pression est tombée. Bien sûr, on veut toujours grimper sur le podium et on fait ce qu’on fait toujours : on donne notre 110 % ! Mais il faut aussi avoir du plaisir !», lance l’athlète qui profite de l’expérience extraordinaire qu’elle vit là bas.

«C’est fantastique ! Les Péruviens sont fins, les bénévoles veulent des photos avec nous, on se sent comme des vedettes ! C’est l’fun, tout le monde qui est ici, les athlètes de partout. On crée des liens d’amitié! C’est vraiment fantastique, inoubliable !», lance Annie Bouchard qui a droit au traitement royal réservé aux athlètes d’élite.  « On a 2 entraîneurs avec nous, un mécano et un physio, ma « prep » mental…  Avec le comité paralympique,  on a un médecin de l’équipe canadienne, d’autres physiothérapeutes… C’est une grosse machine. On est traité aux petits oignons », lance l’athlète. Les jeux panaméricains sont les 2e plus grands jeux au monde et évidemment, la plus grosse compétition a vie de l’athlète.

Une région derrière son athlète 

Le support qu’elle reçoit des Charlevoisiens la touche au plus haut point. «Depuis les débuts, je sens que la région est derrière moi, les médias, ma famille, mes amis… C’est fou,  ça va plus vite que moi, je n’ai pas le temps d’alimenter ni de suivre les réseaux sociaux. C’est vraiment agréable de lire les commentaires, de sentir que les gens nous appuient, nous suivent!»

Quant à savoir si elle accrochera ses cuissards après les « parapan », elle ne s’avance pas. «Je ne me pose pas la question, tant que je n’ai pas fini ma saison. Je vais décanter et après, je prendrai ma décision. D’année en année, c’est ce que je fais. Il faut tout digérer avant de se demander « est-ce que me réengage ? » Car c’est vraiment un engagement ! »

Quelque soit sa décision, Annie Bouchard aura fait un pied de nez à la maladie qui la prive chaque jour un peu plus de la vue. Ce n’est  pas la cécité qui arrêtera cette « tête de cochon » !

 

Annie ramène finalement une 3e médaille, d’argent celle-là, récoltée au 88 km sur route, pour un total de 3 médailles sur 4 courses !

 

Photos courtoisie

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