Il est venu le temps des camerises

Par Gilles Fiset 12:30 PM - 17 août 2019
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Catherine Côté et Paule Lebeuf dans un de leurs champs de camerisiers.

Après avoir bien assise leur production de fraises en serre, Paule Lebeuf et Catherine Côté d’Explora-Fruits peuvent enfin se consacrer au développement de leur plantation de camerises, leur premier amour et leur principal projet.

Les deux propriétaires d’Explora-Fruits, la mère et la fille, commencent à être connues dans la région pour leurs quatre variétés de fraises cultivées en serre. Plantés en août 2018, les fraisiers ont donné leur première récolte deux mois plus tard. L’objectif est de produire hors saison du mois d’août jusqu’au mois de mai pour ne pas se frotter à la concurrence des fraises des champs durant l’été, beaucoup moins chères à produire.

La culture de fraises n’était pourtant qu’une façon de faire un peu d’argent en attendant que leur projet principal soit viable : la culture des camerises. La camerise est une baie qui ressemble à un bleuet que l’on aurait allongé. Son goût pourrait être associé à un mélange de bleuet, de framboise et de cassis. Ses propriétés antioxydantes sont supérieures à celles du bleuet, déjà renommé de ce côté.

La camerise est une baie qui ressemble à un bleuet que l’on aurait allongé.

On en retrouve à l’état sauvage principalement dans les forêts boréales du nord de l’Europe, de l’Asie et même de l’Amérique du Nord. Les variétés qui poussaient sur notre continent étaient cependant peu appréciées dû à leur goût jugé plutôt mauvais, selon Mme Lebeuf. Mais en 2007, de nouvelles pousses développées en Saskatchewan ont fait leur apparition au Québec et ont attisé la curiosité de nos deux entrepreneures qui recherchaient justement un fruit peu commun à cultiver et à proposer aux consommateurs.

Jusqu’à maintenant, plus de 2 200 camérisiers s’alignent comme des soldats à la parade dans les champs, non loin de la serre. Plantés en septembre 2016, les plants ne sont pas encore à pleine maturité et ils n’ont produit qu’une vingtaine de kilos de baies cette année, mais les propriétaires s’attendent à une bien meilleure récolte dès l’an prochain. Il est prévu d’en planter au moins 2 000 autres très bientôt. « Après, on verra selon la demande des consommateurs », explique Catherine Côté.

Projet d’agrotourisme

D’ici cinq ans, les 26 hectares de boisés et de champs dans le rang Saint-Antoine Nord de Baie-Saint-Paul recevront des touristes qui pourront visiter les plantations et très probablement cueillir leurs camerises sur place. « On se fait déjà demander si on va permettre l’autocueillette », confie Mme Lebeuf. Déjà, une annexe de 100 mètres carrés attenante à la serre est en construction pour y loger réfrigérateurs, bureau, espace de transformation et comptoir de vente.

De la poudre de fraises

Les deux entrepreneures ont encore quelques projets avec leurs fraises comme celui de produire de la poudre de fraises déshydratées avec les fraises invendues. « On n’a pas vu beaucoup de poudre faite à partir de fraises au Québec et ce que l’on a trouvé provient des autres pays », commente Catherine Côté. Cette dernière vise un marché régional pour commencer. De toute façon, il sera bien difficile d’en produire de grandes quantités, la fraise perdant au moins les trois quarts de son poids durant le processus de déshydratation, comme l’explique Mme Côté.

Des pots de granules de fraises devraient être disponibles avec leur étiquette distinctive cet automne. « C’est un ingrédient qui s’utilise beaucoup en pâtisserie pour confectionner des desserts ou pour décorer des gâteaux », soutient Catherine Côté. Cette dernière pense aussi pouvoir confectionner des tisanes avec les morceaux de fraises qui refuseront de se faire moudre assez finement.

Pour les intéressés, il est possible de se procurer les produits d’Explora-Fruits à la serre, au 222, rang Saint-Antoine Nord ou en communiquant avec les propriétaires via leur page Facebook.

 

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