Meurtre de Violaine Gagnon : le début d’un deuil difficile

Par Emelie Bernier 3:35 PM - 6 août 2019
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Tout le monde aimait Violaine Gagnon, une souriante dame de 59 ans.

 

Nicole Gagnon est sous le choc.  La dame, qui voyait sa cousine et amie Violaine presque chaque jour, peine à croire qu’elle ne la côtoiera plus jamais. Le fils de la victime, Jean-Philippe Blais, a été formellement accusé du meurtre de sa mère. « Jean-Philippe, c’était la  prunelle de ses yeux», confie Nicole Gagnon.

Samedi matin, Violaine Gagnon ne s’est pas présentée au travail, ce qui a inquiété ses collègues du IGA de Baie-Saint-Paul. «Tous les matins, elle appelait ma sœur, mais pas samedi… Ma sœur était très proche d’elle, elle a trouvé ça bizarre. Mais elle pouvait pas appeler, elle était déjà partie…», relate, émue, Nicole Gagnon, qui a accepté de se confier au Charlevoisien afin d’honorer la mémoire de sa cousine. Elle n’arrive pas encore à croire au destin tragique de Violaine, une bonne vivante qui avait toujours le sourire.

«Jeudi, Violaine, ma sœur et moi, on est allé faire un pique-nique  à L’Isle-aux-Coudres! On a tellement ri, avec notre petit Merlot… Elle était heureuse ! Aujourd’hui, je me rends compte que Violaine n’était pas souvent à sa maison… Elle venait souvent ici, elle allait souvent chez ma sœur, chez ses sœurs, ses amies», raconte Nicole Gagnon qui n’a jamais entendu Violaine dire un mot contre son fils, qu’elle hébergeait sous son toit.  Pourtant, elle avait déjà eu « des frousses », selon ses proches et voisins.

Malgré ces « frousses », Violaine Gagnon ne se plaignait jamais de son fils. «Elle esquivait quand on lui parlait de son fils. Tu pardonnes tout à ton enfant.  Elle ne disait jamais qu’elle avait des problèmes avec lui. C’était son fils, son jardin secret. Il avait tout ce qu’il voulait. Elle payait tout, même ses cigarettes… Elle a payé de sa vie aussi. »

La dame met sur le dos de la maladie du jeune homme le triste sort de sa cousine. «Je ne le juge pas, c’est un grand malade… . Jean-Philippe, c’était un bon petit gars! Il a commencé à se droguer à la polyvalente et ça a fait une escalade… jusqu’à la schizophrénie. Il l’aimait, sa mère! Là, il était en psychose… Il n’était pas lui-même. Quelqu’un de normal ne fait pas ça ! Peux-tu tuer ta mère, celle qui t’a donné la vie ?»

Selon Nicole Gagnon, Jean-Philippe Blais ne prenait plus sa médication sous injection depuis trois mois. « Il ne voulait plus recevoir de soins pour traiter sa schizophrénie. Dans sa tête à lui, il était guéri… », confie Nicole Gagnon, qui souhaite pardonner le jeune homme. «Ça nous fait de la peine aussi pour lui. Sa vie est finie… »

Violaine Gagnon était originaire du rang Saint-Jérôme à Saint-Urbain, mais avait élevé ses deux enfants à Baie-Saint-Paul.  Elle avait perdu sa mère il y a quelques semaines à peine.  Une « chance », selon Nicole Gagnon. «Matante Huguette n’aurait pas supporté ça… », murmure la dame.

Comme tous les proches de Violaine Gagnon, Nicole Gagnon devra apprendre à vivre sans elle. « Elle aimait la vie, faire des recettes, manger au restaurant ! La semaine passée, elle est allée aux fraises avec sa sœur. C’était une femme qui adorait les choses simples ! Elle était très vivante, très aimante. Elle aimait tout le monde et tout le monde l’aimait! On est tous bouleversé», glisse Nicole Gagnon, en tenant serrée entre ses mains la tasse préférée de Violaine. Une jolie tasse bleue semée de petits pois jaunes dans laquelle sa cousine buvait son café il y a quelques jours encore… « Jamais tu ne t’imagines que quelque chose comme ça va se passer. »

 

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