« On ne fermera pas », assure le maire de Saint-Siméon

Par Gilles Fiset 5:59 AM - 15 juillet 2019
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C’est un maire de Saint-Siméon et un préfet de la MRC de Charlevoix-Est en colère qui s’est exclamé au téléphone : « Tant que je serai là, on ne fermera pas et aucune municipalité de Charlevoix-Est ne va fermer ».

Cette affirmation fait référence à un article du Journal de Québec du 14 juillet qui supposerait la fermeture de 200 villages au Québec avant 2025, dont Saint-Siméon, Baie-Sainte-Catherine et le territoire non organisé de Sagard. La dévitalisation des régions serait en cause et le phénomène serait irréversible, selon ce qu’affirme l’expert interrogé par le quotidien de Québec, Pierre Bernier (voir autre texte). https://www.lecharlevoisien.com/2019/07/14/selon-un-expert-saint-simeon-sagard-et-baie-sainte-catherine-fermeraient-avant-2025/

Pour le préfet Tremblay, les équipes en place dans les municipalités nommées tenteraient de développer et non de fermer les villages. Celui-ci regarde le travail fait depuis plusieurs années à Saint-Siméon et y voit des indices de développement au lieu d’indices de fermeture. « Depuis 10 ans, on a fait un terrain de balle, un de soccer, une bibliothèque de 350 000 $, un centre des loisirs, une maison des jeunes et des jeux de pétanque », énumère-t-il. « Oui c’est vrai que c’est difficile, mais partout au Québec les villages trouvent que c’est difficile. Ce n’est pas rose comme dans les grands centres, mais en région, on est vivant, inventif et on travaille pour notre monde », ajoute le maire de Saint-Siméon.

D’ailleurs, ce dernier s’interroge sur l’article auquel il reproche de ne pas avoir de contre-expertise. Il trouve aussi que l’on aurait pu tenir compte d’autres données que des statistiques démographiques. « Est-ce que l’on m’a appelé pour me parler du fait que j’ai réussi à garder mes commerces de proximité? », se questionne Sylvain Tremblay.

Pour ce qui est de l’aspect économique, le manque d’emplois en région étant une des causes de l’exode des jeunes vers les grands centres, M. Tremblay pense que les municipalités de Charlevoix sont bien positionnées par rapport à d’autres, car elles peuvent miser sur la villégiature. Un secteur qui, avec l’agriculture, fait encore vivre la plupart des municipalités du monde rural au Québec, selon lui.

De plus, les municipalités de Charlevoix-Est auraient encore de belles cartes à jouer de ce côté pour le préfet. Ce dernier faisant référence à son projet de parc de la Côte-de-Charlevoix entre Saint-Siméon et Baie-Sainte-Catherine ou encore aux possibilités de développement de campings en plus de ceux existants ou de constructions de chalets autour des lacs environnant.

Une affirmation coupable

Le maire et préfet, Sylvain Tremblay, ne comprend pas que l’on ait osé nommer des municipalités dans l’article. « Il y a moins d’investisseurs qui vont être tentés (d’investir dans ces villages NDLR). On aurait pu parler du problème sans les nommer. Tous les efforts que l’on fait pour avoir des investisseurs, on les réduit à néant », dit-il.

Il ne comprend pas non plus que l’on ait nommé la sienne ou d’autres de Charlevoix-Est. « Je pourrais vous en nommer d’autres (des municipalités NDLR) qui ont des problèmes plus urgents que les miens », énonce-t-il en ajoutant que même Forestville a été nommée, malgré une population de 3 500 personnes, ce qui le laisse songeur sur ces fameuses 200 municipalités à risque de fermer d’ici 2025.

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