Chronique de Francis Savard-Leduc: Revoir des gens au Rodéo

Par Lisianne Tremblay 9:59 AM - 3 juillet 2019
Temps de lecture :

Le Rodéo permet de voir les prouesses des cow-boys et des cow-girls.

À toutes les années, c’est la même histoire. Le Rodéo de Charlevoix prend forme à l’Hippodrome de la Vallée et transforme Saint-Aimé-des-Lacs en «Centre du monde» le temps d’une fin de semaine. L’occasion idéale pour goûter une hospitalité qui nous est propre, mais surtout, pour revoir des visages locaux maintenant aux quatre coins de la province.

Cette 10e édition m’aura marqué par la maturité qu’a prise l’événement depuis ses premiers balbutiements. Le Rodéo de Charlevoix est sans aucun doute une machine bien rodée, reconnue dans son domaine et dont on ne peut qu’espérer à ce point-ci le maintien tellement le site semble dépasser toujours un peu plus ses propres limites à chaque édition.

Au-delà des compétitions qui sont toujours d’une qualité exceptionnelle, les soirées au Saloon et ses environs représentent une offre de divertissement nocturne exceptionnelle qui n’a pas d’égal ailleurs dans l’année au sein de Charlevoix-Est. C’est l’endroit idéal pour les rencontres impromptues avec des amis de partout dans la région et la répartition de l’espace en donne pour tous les goûts le temps d’une fin de semaine. L’ambiance détendue, un site enchanteur et surtout l’abondance de chapeaux de cowboys portés sans aucun complexe contribuent à faire vivre une partie intégrante de l’expérience authentique charlevoisienne.
Et c’est pour ça que le Rodéo réussit tout le temps à me ramener, d’année en année à Saint-Aimé-des-Lacs : les mille et un visages, connus ou non avec qui j’ai le bonheur de pouvoir échanger, parfois après des années de silence imposées par les aléas de la vie.

On pourra critiquer l’éthique de tels événements sur le plan animalier et le danger qu’ils représentent pour les compétiteurs, mais il suffit de passer dix minutes sur le site pour comprendre à quel point les cowboys et cowgirls aiment et prennent soin de leurs bêtes.

La relation de proximité de l’homme avec sa bête en est une complexe qui a affecté nos sociétés de façon positive à plus d’une reprise dans l’histoire, il faut le vivre pour le comprendre. Chose certaine, du bonheur et du plaisir, il y en avait à l’hippodrome cette fin de semaine que ce soit pour petits, grands ou encore à quatre pattes !

Au-delà de l’attachement émotionnel, l’aspect économique du Rodéo de Charlevoix est visible, à l’œil nu, pendant toute la fin de semaine. Suffit de voir l’achalandage aux différentes stations-service et les longues lignées de véhicules récréatifs ou de remorques à chevaux sur la 138 pour comprendre qu’on fait une sacrée bonne affaire chaque année. Pendant une fin de semaine complète, des petites entreprises locales tournent à plein régime et un village de 1 073 personnes insuffle la vie à la région au complet.

C’est un sacrilège que cette édition ait été mise en danger par les actions d’un conseil municipal. Bon, je ne veux pas non plus condamner la municipalité de Saint-Aimé-des-Lacs au grand complet pour ce qui s’est produit cette année, force est d’avouer, particulièrement après le dernier conseil où le quorum n’a pas été atteint, qu’il serait temps pour certains élus de se reprendre en main et d’agir convenablement.  Il est de la responsabilité du Rodéo de payer taxes et impôts, c’est non-négociable, qu’importe l’événement ou le promoteur et ça ne semble pas être un problème. Mais il est aussi de la responsabilité des administrations publiques de taxer convenablement, de façon juste et équitable en considérant toujours ce qu’il en coûte de renoncer à la tenue d’événements comme le Rodéo. Et au-delà de tout ça, dans mon livre à moi, se faire élire, à moins d’un cas de force majeure, c’est se présenter au conseil, mettre de côté ses intérêts personnels et défendre au mieux de ses capacités ses concitoyens que l’on soit d’accord ou non. Qu’on se le tienne pour dit.

Chose certaine, l’an prochain, je compte encore une fois revenir à l’hippodrome le temps d’un weekend. J’espère qu’on se croisera et qu’on aura l’occasion de discuter, autour d’une bière, de produits locaux ou d’un taureau mécanique !

Partager cet article