Rodéo de Charlevoix : une saga qui ne cesse de s’envenimer

Par Karine Dufour-Cauchon 3:40 PM - 11 juin 2019
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Il y aura un rodéo en 2019, mais la saga n’est pas terminée pour autant. D’autres événement frappent à la porte de la municipalité et rencontrent le même problème. (Photo : Archives)

Les contribuables de Saint-Aimé-des-Lacs ont assisté à une foire d’empoigne lors du dernier conseil municipal. Alors que l’Association québécoise de camping et de caravaning souhaite tenir un rassemblement massif de campeurs dans la municipalité, les citoyens présents s’inquiètent que le litige avec l’Hippodrome de La Vallée ne nuise définitivement à l’attractivité de Saint-Aimé-des-Lacs.

La séance ordinaire du conseil municipal de Saint-Aimé-des-Lacs a remis le feu aux poudres concernant le litige entourant la facture d’eau de l’Hippodrome de la Vallée, hôte du Rodéo de Charlevoix. Puisqu’aucun compteur d’eau n’a pu chiffrer la quantité d’eau potable utilisée lors de l’été 2018, la facture de 21 000$ fondée sur des estimations du conseil est toujours contestée juridiquement par Sébastien Harvey, propriétaire de l’Hippodrome.

Le mardi, l’Hippodrome a remis au conseil une demande pour tenir le rassemblement du 40e anniversaire de l’Association québécoise de camping et de caravaning. La mairesse Claire Gagnon, « désirant agir le plus vite possible », a défendu la tenue de l’événement, dont les retombées économiques sont estimées à 1 million $, en séance du conseil devant les citoyens. La mairesse est cependant allée à l’encontre de la procédure qui veut que toute demande soit évaluée préalablement en séance de travail.

En présence de l’association invitée par Mme Gagnon, des représentants du Casino de Charlevoix et du Fairmont le Manoir Richelieu, le conseiller Marc-André Lussier a lancé que la mairesse « manquait d’élégance » envers la procédure. « Nous ne sommes pas contre votre évènement, mais dites-leur (l’Hippodrome) de régler leurs problèmes avant », a-t-on entendu M. Lussier lancé aux représentants de l’Association à la levée de la séance.

« Une histoire personnelle »

Les contribuables assistant aux joutes verbales à l’intérieur au sein de conseil se disent « découragés ». « C’est déplorable de voir que des gens de Québec descendent voir cela », entendait-on dans l’assistance. « Vous devez vous rencontrer pour régler le problème. On a un promoteur qui est intéressé, qui nous demande la charité, et on les reçoit comme cela. On commence à être tanné », a lancé un citoyen, qui craint que cette « histoire personnelle nuise à l’attractivité du village ».

À la fin de la séance, Sébastien Harvey a lancé, avant de quitter la salle du conseil, que « le compteur d’eau, on va l’installer, et on va le payer ».  Bien que cela mettrait fin aux éventuels problèmes d’estimation de la consommation en eau de l’Hippodrome de la Vallée, la première facturation issue des chiffres récoltés par le compteur est estimée pour 2021.

« Ça coûte cher en frais d’avocats ! Il faut arrêter ça et se décider une fois pour toutes ! Saint-Aimé-des-Lacs ne peut pas manquer un événement comme celui-là. Depuis le début de mon mandat, l’évènementiel et l’économie sont mes priorités. On est conscients que ça amène du rayonnement pour la municipalité et le grand Charlevoix au complet », conclut la mairesse.

La conseillère Jo-Annie Bouchard démissionne

La conseillère municipale  de Saint-Aimé-des-Lacs Jo-Annie Bouchard a remis sa lettre de démission le 22 mai. Dans sa missive, la femme explique que l’ambiance de travail difficile et les réunions qui s’allongent ont contribué à sa décision. « Il devrait avoir plus d’unissons dans le conseil, il devrait y avoir plus d’entraide. Pouvons-nous nous améliorer dans les deux ans, deux ans et demi qui nous reste à siéger pour ce mandat ? Ça me fait remettre en question cette démission-là », lance la mairesse Claire Gagnon, en guise de réaction.

 

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