Un an après le G7 : des restaurateurs comblés alors que pour d’autres…

Par Lisianne Tremblay 3:57 PM - 4 juin 2019
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Pascal Miche a perdu plus de 30 000 $ en raison du sommet du G7.

Quelles retombées les entrepreneurs de la région retiennent-ils du sommet du G7 sur leur entreprise? Si pour certains, celui-ci a été bénéfique, pour d’autres, dont Pascal Miche du Domaine de la Vallée du bras, c’est un événement à oublier.

Propos recueillis par Karine Dufour-Cauchon et Lisianne Tremblay

Le propriétaire du Domaine de la Vallée du bras qui conçoit le fameux vin à base de tomates Omerto, en a gros sur le cœur lorsqu’il parle du sommet du G7. « J’ai perdu 31 820 $ en raison de cet événement, cela représente huit semaines sans revenu, a-t-il soutenu. Je devais recevoir des tours opérateurs qui étaient prévus depuis deux ans. J’ai été obligé de rembourser les clients parce qu’il n’y avait pas d’autobus disponible et parce que les visiteurs ne pouvaient se rendre à La Malbaie. »

Pascal Miche a fait une demande d’indemnisation dans le but de compenser ses pertes et l’Association des gens d’affaires de Baie-Saint-Paul l’a soutenu dans ses démarches.

« J’ai fait une demande pour me faire rembourser mes pertes auprès du gouvernement fédéral, mais ils m’ont offert 2 600 $. Je suis en négociation avec tout cela. J’ai l’appui de la députée de Beauport-Côte-de-Beaupré-Île d’Orléans- Charlevoix, Sylvie Boucher. J’espère avoir des compensations, mais ce qui est perdu est perdu. Je ne suis pas le seul à avoir vécu cela dans la région. Je souhaite faire mieux cet été que l’été d’il y a deux ans, mais ce n’est pas évident puisque je manque de main-d’œuvre pour mon magasin. »

Jean-François Dumais. Photo: Courtoisie

Jean-François Dumais, copropriétaire du restaurant l’Allegro, Voga Café : « Pour nous le G7 a été une belle vitrine. Nous avons commencé à recevoir des gens reliés au G7 au printemps 2018.  L’achalandage a augmenté substantiellement les midis et les soirs. Beaucoup de gens qui sont venus au resto nous ont dit qu’ils reviendraient avec leur famille. Nous avons eu une hausse des revenus assez importante due au G7. »

L’hiver 2019 a été une des meilleurs hivers depuis 11 ans.  Je crois sincèrement que cet événement apportera plus de gens dans les prochaines années!  C’est une belle visibilité. Oui, les deux jours du G7 ont été plus tranquilles, mais pour le reste je crois que nous avons été choyés de l’avoir à La Malbaie! ».

David Cloutier. Photo: Émélie Bernier

David Cloutier, copropriétaire de l’auberge des Falaises et président de la SDC (Sociéte de développement commercial) de Pointe-au-Pic : « Si on n’avait pas réussi à facturer le gros prix pour nos chambres durant les sept jours que l’événement a duré, j’aurais probablement fait un mois de juin en-dessous de la moyenne car il y a eu un creux après le G7. L’absence de revenus en salle à manger durant l’événement a aussi nui en bout de ligne. Donc, je suis très content que ça ne revienne pas…Je suis sûr que certains y ont trouvé leurs comptes, mais dans l’ensemble je pense que c ‘est un événement qui a également nui a beaucoup de commerces (resto, boutiques, qui étaient vides durant les événements). Aussi, je doute des retombées à long terme… J’étais à Biarritz l’automne dernier pour un événement avec des hôteliers et aucun d’entre eux ne savait que ça avait eu lieu dans Charlevoix en 2018. Alors je ne crois pas que c’est un événement qui donne une si belle exposure à la région. »

Josée Gervais.

Josée Gervais, propriétaire de la Boulangerie Pains d’Exclamation! : « Lors de la préparation du G7, beaucoup de policiers venaient déjeuner par contre, nous avions moins de clientèle locale. Nous avons fait des augmentations avant et pendant le G7. On avait une belle visibilité puisse que nous faisions les pains pour le souper des dignitaires. On avait comme mandat de faire un pain unissant les sept pays et sept autres pains représentant les sept pays invités. Ça été fabuleux, mes boulangers on fait du bon travail. On a eu une belle collaboration avec le Manoir Richelieu. C’était un super défi à relever. Le pain au miso (représentant le Japon) est toujours aussi populaire ici, les gens en sont fous également au Manoir. C’est un souvenir direct qui reste encore aujourd’hui.»

Ses activités ont été en hausse constante et plus marquée depuis. « Probablement que le bouche-à-oreille y est pour quelque chose, mais je suis convaincue que le G7 est un facteur important. Je suis consciente que l’événement n’a pas été bénéfique pour tous les entrepreneurs de Charlevoix, mais pour moi ç’a été très bon. On a été choyé de vivre un événement comme cela. Au moins, cet argent qui aurait pu être dépensé ailleurs a été dépensé ici ».

 

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