Projet du Havre à La Malbaie: la table est mise pour la séance d’information du 26 février

Par Emelie Bernier 4:03 PM - 20 février 2019
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Les dernières esquisses de Bisson et associés, la firme d’architectes à qui a été confiée la réalisation des plans.

Alors que les étapes vers la réalisation du Havre s’enchaînent, La Ville de La Malbaie invite toute la population à une assemblée publique d’information mardi le 26 février, à 19h dans la salle du conseil
municipal de l’hôtel de Ville. Le maire Michel Couturier présentera à cette occasion tous les détails entourant les aménagements prévus dans le secteur du chemin du Havre, notamment ceux situés sur le
terrain avoisinant au Musée de Charlevoix.

Où sera la gare? 

Le maire Michel Couturier utilise désormais les termes «secteur intermodal » pour définir l’offre à venir, conscient que l’emplacement de la gare est une préoccupation pour plusieurs.

En séance ordinaire le 11 février, un seul conseiller s’est objecté au projet d’adoption du règlement d’emprunt au montant de 6 329 086 $ de la Ville de La Malbaie destiné à la réalisation des travaux de construction et d’aménagements extérieurs du projet du Havre. Jacques Tremblay, conseiller du centre-ville de La Malbaie, estime que le secteur du quai sera le grand perdant du secteur « si on déplace l’arrivée du train ».  « On va mettre en péril l’ensemble du secteur du quai tant et aussi longtemps que le Café de la gare sera inopérationnel.  Il y a des cafés, des boutiques, ça va être une mort certaine pour ces commerces-là! », affirme le conseiller dissident.

Michel Couturier affirme que le sort de la gare est loin d’être scellé. « Devant ce besoin non comblé de la gare, on s’est dit qu’on pourrait l’amener là où on installera notre bâtiment multifonctionnel, mais on est toujours à l’étape de chercher un terrain d’entente.  Je ne suis pas braqué! » », indique le maire.

Selon lui, l’évolution du secteur sera rapide. «Les gens ont une photo de ce que c’est aujourd’hui, mais il y a un potentiel de croissance important. Dans 2 ans, dans 3 ans, ce sera complètement une autre réalité », dit celui qui fait notamment référence au Café de la Gare. « Ça commence à bouger de ce côté », laisse-t-il entendre.

Des discussions « cordiales » sont en cours avec les commerçants du secteur du quai et avec Chemin de fer Charlevoix. «Il reste du travail à faire et on va s’asseoir à la même table pour mettre le client au centre du besoin pour la gare. On a un an et demi pour planifier notre offre en concertation avec le milieu», ajoute-t-il.  Il rappelle que le Train de Charlevoix a amené 15 000 personnes à La Malbaie en 2018 et qu’on vise entre 18 000 et 19 000 visiteurs en 2019.  «C’est l’outil d’accueil qu’on se donne pour développer le marché. Il ne faut pas oublier que le train est mobile! Il peut s’arrêter à un endroit quand il pleut, à un autre quand il fait beau ou que la période s’y prête », indique le maire qui se défend de dévitaliser en secteur au profit d’un autre.

Il rappelle que le projet de développement du front fluvial de Pointe-au-Pic comprend le quai (et ses éventuels croisiéristes), la promenade qui le relie aux terrains voisins du Musée et les infrastructures et aménagements prévus à cet endroit. «C’est un levier important qui va valoriser un secteur qui en a bien besoin. Le palier provincial y adhère. Deux ministères fédéraux y adhèrent aussi. Des entreprises s’y intéressent. Partout au Québec, depuis le déploiement de la stratégie maritime, on voit lever les projets et celui-ci est dans le même ordre d’idée », indique-t-il.

Il ne convainc pas pour autant le conseiller Tremblay qui persiste et signe dans son opposition à la mouture actuelle, précise-t-il. «Dans ce dossier-là, il y a une grande part de rêve.  Il faut « faire beau » dans ce coin-là, mais en tenant compte de l’ensemble des besoins de la ville. Même si on fait le projet du Havre, les commerces ne se mettront pas à pousser dans ce secteur-là.  Il y a moyen de bien aménager ce havre, tout en respectant les gens qui y sont déjà », clame le conseiller dissident qui dit se porter à la défense des citoyens et de leur « capacité de payer ». «6, 3 M $, c’est beaucoup de sous. Quand on rêve, il faut retomber sur la terre. Ça va coûter cher en frais d’intérêt et en frais de remboursement de la dette. C’est de l’ordre de 200 000$ par  an avec les frais d’opération, plus le coût du projet… On est rendu à 10 millions $! », évalue le conseiller qui s’estime davantage « gestionnaire que politicien ».

Le maire Couturier dit respecter l’opinion de son conseiller, mais son enthousiasme demeure intact.

«C’est un privilège de proposer des projets intéressants comme ça. On parle d’un investissement, pas d’une dépense, dans un secteur à haut potentiel. Je suis serein, j’assume et je défends ce projet, c’est un besoin on a la capacité de le faire.  Toutes les villes dignes de ce nom font des investissements pour leurs berges, le fleuve Saint-Laurent est en train de se déployer!  Et il faut pas être plus bête qu’ailleurs, on va réussir à le faire aussi», conclut le maire.

 

57% de subventions

Le montage financier du Havre, présenté aussi sous le nom de projet de développement du front fluvial de Pointe-au-Pic, s’appuie sur des subventions qui atteignent près de 60% du coût total du projet.

La Ville de La Malbaie qui devait initialement injecter 2M$ ira d’une mise de fond supplémentaire de 500 000$. Cette provision supplémentaire de 500 000$ est rendue possible via un transfert du programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ).

«Ce 500 000$ de la TECQ n’avait pas pu être investi dans les délais alors on l’a mis dans le boulevard Kane. On peut donc réinvestir ce montant ici», résume le maire de La Malbaie Michel Couturier.

 

Détail des subventions et contributions

-Ministère du Tourisme, Programme Stratégie maritime-volet tourisme :1 511 208$

-Ministère du Patrimoine canadien, Programme-Fonds du Canada pour les espaces culturels : 500 000$

-Agence de développement économique du Canada pour les régions : 500 000$

-Fonds de développement de la Capitale Nationale: 150 000$

-MRC de Charlevoix-Est, Programme de soutien aux projets structurants améliorant les milieux de vie :  25 000$

-SOGIT : 500 000$

-Partenaire privé : 129 232$

 

Détail des dépenses

-Coût de construction avant taxes  : 4 782 106$

-Pôle intermodal. 500 000 $

-Publicité : 4962$

-Architecture (plans et devis) : 73 882 $

-Ingénierie : 131 654 $

-Architecture du paysage : 19 842 $

-Étude de sol :  22 012 $

-Arpentage : 1994$

-Avocat : 300$

-10% « imprévu »

 

 

 

Des dates à surveiller

26 février : séance publique d’information

11 mars : dépôt final du règlement d’emprunt

Environ 10 jours plus tard: ouverture des registres pour une journée

Il faudra 711 signatures sur un total de 6996 personnes habiles à voter pour forcer la tenue d’un référendum

Le règlement d’emprunt devra ensuite être approuvé par le ministère des Affaires Municipales

L’adjudication du contrat se fera en mars ou en avril, en séance régulière ou spéciale

Sans référendum et avec une approbation rapide du ministère des Affaires Municipales, les travaux pourraient débuter dès avril.

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