Le registre met le feu aux poudres au conseil de Baie-Saint-Paul

Par Gilles Fiset 9:16 PM - 11 février 2019
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Lors de la séance de ce lundi 11 février, un citoyen, Claude Frappier, a pris la parole lors de la période de questions pour condamner la motion contre le registre des armes à feu prise par le conseil de ville il y a peu de temps.

Claude Frappier a fait mention qu’il y avait actuellement un débat sur l’efficacité d’un tel registre et admis qu’il y avait des coûts à contrôler quand on décide de procéder à une telle mesure, mais qu’au-delà de l’efficacité, le registre avait une valeur de symbole du registre des armes à feu, selon lui.

Frappier a de plus fait mention d’une certaine indignation, accusant presque le conseil d’encourager l’illégalité. « Que la loi soit transgressée ou non, on ne s’inscrira pas (a-t-il dit en parlant de certaines personnes qui s’opposent avec force au registre NDLR) et là j’ai un conseil municipal qui vient dire que si vous ne respectez pas la loi, ce n’est pas grave, on est de votre bord ».

Il a aussi critiqué la façon de faire du conseil. Est-ce que c’est votre rôle? Est-ce que l’on vous a élu pour ça? Où est-ce que l’on vous a demandé de prendre position dans les grands débats de société? Je comprends que cela peut arriver dans certains cas majeurs, mais dans ce cas-ci, c’est un groupe de chasseurs qui ne veut pas prendre 5 minutes pour s’inscrire. Ce n’est pas un débat de société, il n’y a pas de gens lésés ou qui risque de perde leur vie.

Ce à quoi plusieurs conseillers ont répondu avec émotion.

Michel Fiset (aucun lien de parenté avec le journaliste) a affirmé que la décision avait été prise après une réflexion commune des membres du conseil avant d’ajouter que « c’est le rapport entre l’être humain et l’arme à feu qui est à questionner et non pas l’arme à feu en soi ». Il a aussi mentionné, entre autres choses, que de plus grandes sommes pourraient être investies dans la prévention en donnant un accès plus facile aux soins psychiatriques et psychologiques pour les gens dans le besoin.

Gaston Duchesne, conseiller lui aussi, a ajouté son grain de sel en énonçant que 106 municipalités au moins s’étaient opposées au registre et que cette opposition d’un si grand nombre de citoyens à une loi était une occasion de se demander « qui écoute qui et comment. Quand 75 % des armes ne sont pas inscrites, il y a quelqu’un en haut qui refuse ce le monde leur demande en bas ».

Mme Lamy, conseillère, a mentionné de son côté que, selon un sondage Léger et Léger, qu’il y a 78 % des gens qui se sont prononcés pour le registre et a renchéri sur la valeur de symbole des armes à feu par rapport à la violence et au type de société dans laquelle on veut être.

Le conseiller Michaël Pilote a rappelé que le conseil n’a pas encouragé la désobéissance civile : « Jamais, au grand jamais, on n’a dit aux gens de ne pas le suivre (le registre NDLR) ».

Avant de se rasseoir, M. Frappier a posé une question aux conseillers. « Vous êtes en voyage aux États-Unis et dans la rue principale il y a deux bars. Un avec le droit de porter votre arme et un autre dans lequel les armes sont interdites, dans lequel allez-vous amener votre femme ou vos enfants? »

Pour le maire, Jean Fortin, le dossier est clos. D’ailleurs, son objectif était même « de ne pas amener ce débat au conseil ». Il a fait mention en terminant qu’au Québec, on peut dire qu’il y a plus d’une centaine de municipalités qui ont signé contre le registre, mais qu’il y a 1 100 municipalités en tout.

Soulignons que tous les conseillers ont serré la main de M. Frappier avant son départ et l’ont félicité d’être venu s’exprimer.

 

 

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