Et si on se parlait … pour s’entendre?

Par Brigitte Lavoie 9:59 AM - 17 janvier 2019
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Cette semaine, j’ai un fond de grippe qui traîne un gouffre de fatigue et ça me saute aux yeux. En lisant les nouvelles, je suis exaspérée. J’ai zéro patience avec les chicanes de mes enfants… et aussi celles des villages.

Des chicanes qui sont, avouez-le, souvent incompréhensiblement insolubles et exacerbées par les commentaires sur les réseaux sociaux. C’est à croire que notre sport national est d’attiser le feu plutôt que de l’éteindre. Vive la chamaille!

Pour de l’eau

D’abord, il y a ce conflit plutôt incroyable à Saint-Aimé-des-Lacs avec l’histoire de la taxe d’eau de l’Hippodrome de la Vallée. Il y a plusieurs années, je me souviens avoir assisté dans ce même village à des déchirements épiques où l’eau et l’argent étaient au cœur des discussions…

Aujourd’hui donc, il y est encore question d’eau et d’argent. La municipalité facture l’Hippodrome pour sa consommation d’eau et ça se défend. Les contribuables payent pour ce service et oui, c’est important d’être équitable et de s’assurer que tout le monde, y compris l’Hippodrome, paie sa juste part. Mais est-ce que la juste part se calcule par un conseiller municipal sur le coin d’une table avec un raisonnement maison? L’Hippodrome refuse de payer la facture et ça se défend aussi. Rien ne prouve en effet jusqu’à maintenant que la municipalité de Saint-Aimé-des-Lacs a fait ses devoirs correctement et que cette taxation est équitable pour l’Hippodrome.

Et là, tout le monde s’entête dans cette histoire et y ajoutent des avocats. C’est à croire qu’on n’arrivera jamais à rien à part voir cet éternel point de litige à l’ordre du jour des séances du conseil municipal…

Le prochain rodéo est dans cinq mois gang. Wake-up! Parlez-vous autour d’une vraie table avec du café, des feuilles de papier, des crayons, une calculatrice, des exemples d’ailleurs et surtout, des vrais chiffres et régler ça, ça presse!

La motoneige

Autre sujet d’actualité qui m’horripile le fond de grippe : la piste de motoneige entre Saint-Siméon et Baie-Sainte-Catherine.
Les droits de passage des clubs de motoneige, c’est le nerf de la guerre, partout au Québec. Ça prend juste un motoneigiste qui fou le bordel et un propriétaire qui saute un plomb et c’est l’avalanche de problèmes. Les bénévoles des clubs de motoneigistes ont d’ailleurs toute mon admiration. Vraiment, ces gens-là font une job incroyable. Ce sont eux qui supportent cette industrie touristique avec les propriétaires de lots privés.
Donc, peut-être qu’on peut se calmer l’insulte du clavier Facebook? Je ne peux pas croire que d’ici la prochaine saison, il y aura juste des problèmes dans ce dossier, et pas de solutions. Et ici encore, ça ne vous tente pas d’arrêter de vous parler par médias interposés et de vous asseoir à une table avec chacun une tasse de bonnes intentions?

Club Med

Dernier sujet sur lequel je vais tousser un peu : les supposés mécontents du projet du Club Med. S’il y a tant de mécontents envers ce projet, pourquoi est-ce qu’il y avait seulement une quinzaine de personnes qui ont assisté à la consultation publique sur l’octroi du permis à Petite-Rivière-Saint-François?
Vous ne trouvez pas que les bottines des gens ne suivent pas les babines du Facebook? Ou que les mécontents parlent plus forts que les contents? Tout n’est pas tout blanc, ni tout noir. La couleur des choses, des dossiers et de toutes sortes de situations, c’est souvent gris! Riposter systématiquement contre tout, n’est-ce pas aussi se priver de comprendre le point de vue de l’autre et de voir le beau dans le laid? Pourquoi on monte sur nos grands chevaux? De quoi on a peur?
Une chose est certaine, il y a beaucoup de CHSLD au Québec qui aimeraient ressembler au futur hôtel du Club Med…
Pour finir sur une note positive, parce que je continue de croire que malgré toutes nos chamailles nous sommes au final des gens plutôt gentils et qui font de leur mieux, j’ai une question : quand vous mettez vos idéaux personnels en veilleuse et que vous essayez de vraiment comprendre le point de vue de l’autre, sentez-vous venir cette petite chose mignonne et plutôt inoffensive qui s’appelle le compromis?

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