Cent quarante griefs en trois mois pour le temps supplémentaire obligatoire

Par Jean-Sébastien Tremblay 10:22 AM - 26 septembre 2018
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photo Facebook FIQ-Québec

À bout de souffle, les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes de Charlevoix se sont tournées à 140 reprises vers le mécanisme de règlement de conflits prévu à leur convention collective pour se faire entendre durant les trois derniers mois.
« Ce nombre de griefs est très important. La direction du CIUSSS a pressé le citron, et nos membres sont maintenant au bout du rouleau », affirme Pierre-Olivier Bradet, premier vice-président de la FIQ – Syndicat des professionnelles de la Capitale-Nationale. Ces griefs excluent tout autre type de récrimination découlant de la convention collective.
Concrètement, ils découlent d’une décision patronale d’imposer à une professionnelle de la santé d’effectuer un quart de travail supplémentaire, après avoir complété celui de huit heures déjà travaillées. Ils ont été déposés entre juin et août.
« Aussi, plusieurs infirmières ont fait preuve de solidarité. Ces dernières ont accepté de rentrer au travail 4 heures plus tôt, afin de permettre à sa collègue de quitter après 12 heures de travail d’affilée », poursuit-il.
La surcharge de travail crée en cercle vicieux au sein des équipes. « Épuisées, plusieurs souffrent de détresse psychologique et doivent se mettre en arrêt de travail pour cause de maladie », affirme-t-il. À leur tour exténuées par le temps supplémentaire, celles qui restent courent aussi vers le burn-out.
Conscient de la pénurie de main-d’œuvre qui touche présentement le secteur, Pierre-Olivier Bradet, infirmier de profession qui a travaillé plusieurs années dans la région, propose des pistes de solutions. «[Les emplois sur appel], c’est un modèle de gestion des employés qui date des années 1990. Il ne correspond pas à la réalité d’aujourd’hui », énonce-t-il. »
Celui-ci croit que la précarité d’emploi décourage plusieurs jeunes de choisir la profession, ou les encourage à se réorienter après être entrés dans le système de santé.
Espérant régler la situation, le syndicat et l’employeur ont conclut une entente de principe pou une nouvelle convention collective le 24 septembre. Elle s’appliquera à l’ensemble des infirmières, infirmières auxiliaires et ergothérapeutes du CIUSSS de la Capitale-Nationale, formé par la fusion de 13 institutions distinctes.
Chacun avait auparavant sa propre convention collective. « Nous sommes confiants que les mesures contenues dans cette entente régleront la question du temps supplémentaire obligatoire.  Il y a un seuil minimum de quart de travail par deux semaines », affirme Patricia Lajoie, présidente de la FIQ – Syndicat des professionnelles de la Capitale-Nationale.
 Les membres se prononceront sur cette entente de principe d’ici le milieu du mois d’octobre