Élections provinciales: Une lutte à cinq femmes pour Charlevoix-Côte-de-Beaupré

Cinq femmes sont sur la ligne de départ de la campagne électorale sur six candidats afin de ravir la circonscription de Charlevoix-Côte-de-Beaupré. Cette lutte permet aussi de relancer le débat de la place des femmes en politique.
Le débat et les enjeux pourraient demeurer les mêmes, mais c’est dans le ton et la façon d’aborder les enjeux où nous pourrions voir une différence, selon Éric Montigny, professeur de sciences politiques à l’Université Laval. Nous avons une lutte à cinq femmes sur six candidats, c’est assez rare de voir cela surtout en région. J’ai déjà remarqué une différence lorsque j’ai vu leurs affiches électorales. Elles ont une touche plus féminine. À la CAQ, il y a plus de femmes qui se présentent que d’hommes. J’ai hâte de voir comment cela va se traduire lorsqu’elles vont débattre ». En effet, un débat est organisé par la Chambre de commerce de Charlevoix. La date n’est pas encore annoncée.
De façon historique, l’enseignant n’a jamais vu autant de femmes se présenter aux élections provinciales (47 % des candidats sont des femmes) pour tous les partis confondus. Cela démontre aussi que l’enjeu de conciliation travail famille fera partie de l’équation. Par exemple, c’est grâce aux députées que l’Assemblée nationale ne siègent plus en soirée. On voit aussi un changement générationnel puisqu’il y a beaucoup de jeunes femmes puisque l’âge moyen est de 46 ans. »
La députée sortante Caroline Simard croit qu’il faut davantage se concentrer sur la place des femmes en politique plutôt que sur la lutte dans la circonscription. « La place des femmes me tient à cœur et c’est une excellente nouvelle qu’il y ait davantage de femmes qui se présentent en politique. Pour moi, l’important c’est de livrer la marchandise lorsque tu occupes la fonction de députée. Je ne crois pas que la lutte féminine doit être au centre de la campagne. Je considère toutefois que la sensibilité des femmes est différente que celle des hommes.
Plus axée sur le féminisme
La candidate de Québec solidaire, Jessica Crossan, pose un bémol sur cette lutte féminine. « Je crois qu’il faut approfondir la réflexion. Je suis contente que nous soyons autant de femmes, mais Québec solidaire est le seul parti qui inscrit le féminisme dans ses valeurs. Les autres partis parlent de parité entre les hommes et les femmes au conseil des ministres par exemple. Pour nous, il faut aller au-delà de cela et exiger la parité dans toutes nos structures. Les rôles se transforment de plus en plus et c’est peut-être la politique qui doit se transformer.
Mère de trois enfants, Nathalie Leclerc (Parti québécois), croit pour sa part que les femmes sont moins axées sur la performance. « Nous aimons mieux parler de nos idées, de notre développement et de nos familles. Je constate aussi que les papas s’impliquent davantage et qu’eux aussi parlent de leurs enfants comme nous. »
Émilie Foster de la CAQ considère aussi que les femmes débattent davantage de leurs idées. « Nous voulons apporter nos idées et nous sommes moins en situation de combattre. Les citoyens savent ce qu’ils veulent et ils n’embarquent pas dans des controverses inutiles. Ils préfèrent les gens qui ont une vision à long terme et qui savent où ils s’en vont. »
Rappelons que la cinquième candidate est Andréanne Bouchard. Elle représente le Nouveau parti démocratique du Québec.
Alexandra Simard, coordonnatrice du Centre-Femmes aux Plurielles, considère que les enjeux régionaux sont les mêmes pour tous, dont l’Hôpital de La Malbaie. « Les domaines de l’obstétrique et de la gynécologie touchent les femmes et lorsqu’il y a une diminution de services à l’Hôpital de La Malbaie, cela a un impact sur elles. En plus, elles doivent payer des frais de transport pour avoir leurs soins ailleurs alors qu’elles ont moins de revenu. Donc, ce n’est pas rassurant pour nous. »