La maturité est atteinte pour Le Festif! (photos++)

Par Gilles Fiset 2:51 PM - 25 juillet 2018
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Tiken Jah Fakoly en spectacle vendredi soir. Photo Gilles Fiset

Après avoir atteint l’incroyable record de 40 000 visiteurs en fin de semaine dernière pour sa neuvième édition, les organisateurs ne songent plus à faire grandir leur événement devenu une véritable icône, mais bien à en simplifier la gestion avant qu’il ne devienne ingérable ou qu’il perde de sa saveur.Par Gilles FisetDu 19 au 22 juillet, 2 000 festivaliers de plus que l’an dernier sont passés à Baie-Saint-Paul pour vivre l’expérience du Festif!, un autre record.
Le Festival de musique de Baie-Saint-Paul est devenu tellement populaire que même sans billet, car ils avaient tous été vendus, des milliers d’intéressés sont venus « juste pour profiter de l’ambiance. Il y avait vraiment du monde partout cette année. L’événement est devenu mythique et c’est vraiment plaisant comme statut », affirme le directeur général de l’événement, Clément Turgeon, la voix légèrement enrouée de fatigue après la longue fin de semaine.
Une popularité qui s’étend même aux artistes. Ceux-ci n’en reviennent pas d’y être tout simplement passés. « Il y a plein d’artistes qui m’ont dit que le spectacle qu’ils ont donné ici était le meilleur de leur carrière et c’est vraiment flatteur pour nous », révèle M. Turgeon.
Clément Turgeon et ses collaborateurs inspirent même le reste du Québec. « Il y a plusieurs organisateurs d’autres festivals qui sont venus pour comprendre le succès du Festif! et ils ont tous dit que l’événement est vraiment inspirant », dévoile le directeur général. Tellement que les organisateurs sont devenus eux-mêmes des vedettes. « J’ai passé la fin de semaine à faire des selfies avec du monde qui voulaient se faire prendre en photo avec un des organisateurs », témoigne Clément Turgeon.
Déjà donc à sa neuvième édition, « le Festif! a atteint une belle maturité. On est arrivé au stade où on n’a plus besoin d’en ajouter », constate le directeur général de l’événement.
D’ailleurs, les organisateurs n’ont plus d’idées d’expansion en tête. « On ne veut plus grossir parce qu’il y a certains concepts que l’on a adoptés, comme les spectacles-surprises, que l’on ne pourra plus faire s’il y a trop de monde. Si on en ajoute, ça va devenir désagréable parce que les festivaliers vont avoir des choix trop difficiles à faire », ajoute-t-il.
C’est aussi pour une question d’organisation sur le terrain que le Festif! doit songer à « ralentir » son développement. « C’est devenu très lourd. On s’est ramassé à faire beaucoup de gestion de logistique qui n’a pas de lien avec les spectacles », révèle Clément Turgeon. Ce dernier pense d’ailleurs à déléguer davantage. « C’est encore moi qui fais une grosse partie de la logistique, mais je veux me concentrer sur le financement et sur les prestations artistiques. Je vais confier les autres tâches à d’autres, sinon je vais me brûler avec les années ».
Ne pas vouloir prendre d’avantage d’expansion ne veut cependant pas dire de s’assoir sur ses lauriers pour l’équipe du Festif! qui compte bien introduire d’autres nouveautés pour la dixième édition dont les dates sont déjà arrêtées, soit du 18 au 21 juillet.
Élargissement de la clientèle
Clément Turgeon constate que son festival ne touche plus seulement des jeunes. « De plus en plus, on attire des gens entre 25 et 35 ans et des jeunes familles, mais j’ai aussi vu deux personnes de plus de 65 ans assister à un spectacle dans le sous-sol de l’église. Ça m’a impressionné! La clientèle du Festif! se diversifie et c’est vraiment bon pour nous » commente M. Turgeon.
Jean Leloup?
Depuis le temps que les organisateurs rêvent de convaincre Jean Leloup de se produire à leur festival, l’an prochain sera peut-être LA bonne année, selon le directeur général. « Cette année, les représentants de l’agence de Jean Leloup sont venus assister au spectacle de Paul Piché vendredi et ils ont été impressionnés, ça se peut que ça nous aide pas mal », confie-t-il.
Les photos sont de Guy Charlebois