« J’ai fait ce qu’il faut pour que les jeunes soient en sécurité » – la victime d'Éloi Dauphin

La victime d’Éloi Dauhpin est mitigée suite à la sentence imposée par la juge Johanne Roy. Il souhaite éveiller les consciences afin que la population réalise que les pédophiles sont partout, même dans Charlevoix. Malgré tout ce qu’il a vécu, il lance un message d’espoir et incite les victimes d’abus sexuels à dénoncer.
« En date d’aujourd’hui, je ne peux pas encore dire si je suis satisfait de la sentence de 15 mois dans la collectivité on non. On verra…», avance la victime de Dauphin. Présentement, le fait que l’accusé soit privé de liberté met un baume sur ses plaies, car il est assuré de ne pas le croiser dans les rues de Baie-Saint-Paul. Par contre, il redoute le moment où Dauphin pourra de nouveau circuler librement dans le milieu. Il souligne du même souffle qu’il est difficile pour lui de recroiser son agresseur fréquemment, considérant la petite taille de la communauté de Baie-Saint-Paul
« Pour moi, ce qui me donne le sentiment de justice, c’est que la juge ait rendu une ordonnance à l’effet que Dauphin ne pourra plus aller à vie dans des endroits où se trouvent des enfants », relate le jeune homme, qui ne souhaite pas divulguer son identité. De la sorte, il espère que cela empêchera la récidive. Néanmoins, ce dernier aurait souhaité qu’une telle interdiction lui soit imposée plus tôt dans le processus judiciaire, dès son arrestation il y a presque deux ans.
La victime d’Éloi Dauphin se désole que le passé de l’accusé ait joué un rôle si primordial dans le jugement de la juge Roy. « On dirait que, compte tenu que c’est un enfant de Duplessis, son geste est presqu’excusable. Quel message envoie-t-on à la société ? », s’interroge-t-il. Ce dernier croit qu’un abus sexuel est inacceptable, et qu’il détruit la vie de plusieurs victimes. Plusieurs se retrouvent dans la grande délinquance, d’où l’importance de prévenir ces crimes.
Pour le jeune homme, au-delà de la sentence imposée, le moyen le plus efficace de prévenir la récidive serait que l’identité des criminels reconnus coupables de crimes sexuels soit largement diffusée. « On affiche les voleurs dans les dépanneurs. Pourquoi ne pas afficher les délinquants sexuels ? Ou pourquoi ne pas envoyer un mémo aux habitants d’un quartier lorsqu’un pédophile s’y installe ? Ce serait le meilleur moyen de prévenir qu’il passe de nouveau à l’acte », suggère-t-il. Il insiste sur le fait que les prédateurs sexuels sont partout, même dans Charlevoix.
Aujourd’hui, il est fier d’avoir porté plainte. « Au moins j’aurais fait ce qu’il faut pour que les jeunes soient en sécurité », affirme le jeune homme. Par le fait même, il souligne l’excellent travail de l’enquêteur de la Sûreté du Québec, Luis Téjéda, qui l’a accompagné tout au long des procédures.
Même si la sentence a été rendue, les plaies sont encore vives pour le solide gaillard. « Je suis en paix 10 heures par jour lorsque je travaille. Ça m’occupe l’esprit. Après, c’est encore difficile », avance-t-il. Malgré la longueur du processus judiciaire, il recommande sans hésitation aux victimes de dénoncer leur agresseur. « Dénoncer, c’est libérateur. Ça aide à se déculpabiliser et à accepter le fait qu’on est une victime », déclare-t-il.
En terminant, il souhaite lancer un message aux autres victimes d’abus sexuels. « Vous n’êtes pas seules. Même si vous vous croyez responsables, laissez-vous au fond de vous-même une lueur d’espoir, une possibilité que ce que vous avez vécu, c’est un viol. Même si elle est enfouie loin, vous êtes capables de trouver cette lumière, de vous y accrocher et de dénoncer », conclut-il.
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