La G7 de MicroBrasserie Charlevoix: Sept pays pour une bière!

Par Emelie Bernier 11:45 AM - 13 Décembre 2017
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La MicroBrasserie Charlevoix prend la balle au bond et profitera du passage du G7 dans la région pour offrir une bière aux saveurs internationales. La G7 sera élaborée à partir de sept ingrédients en provenance des sept pays qui participeront au sommet les 8 et 9 juin.
Par Émélie Bernier
«La bière, c’est la boisson du peuple! Je me dis que les chefs d’État seront peut-être plus enclins à discuter des questions qui concernent le peuple s’ils boivent de la bière », rigole Fredérick Tremblay, de MicroBrasserie Charlevoix. Le maître-brasseur Nicolas Marrant est un peu plus terre à terre. «Nous voulons qu’en plus de tout ce qui caractérise l’accueil charlevoisien, chaque nation invitée retrouve une parcelle de son chez soi, chez nous. Est-ce qu’on peut dire qu’ainsi, MBC brasse une rencontre intime entre les peuples? », commente-t-il. Il s’est inspiré des traditions brassicoles des sept pays membres du G7 pour élaborer cette nouvelle création brassicole, soit un ingrédient par pays. Les sept ingrédients en question sont le malt d’orge à deux rangs du Canada, le malt d’avoine du Royaume-Uni, l’orzo, de l’Italie, le houblon Summit des États-Unis, le houblon Strisselspalt de la France, le houblon Sorachi Ace du Japon et la levure lager de Weihenstephan d’Allemagne.
La levure est particulièrement importante dans le processus brassicole et cette souche de lager de l’université de Weihenstephan est une « icône brassicole en soi » avec ses arômes fruités qui se conjuguent avec une finale sèche et une signature raffinée et très digeste, selon les artisans de la MicroBrasserie Charlevoix.
«Elle est vraiment bonne! On aspirait à un équilibre, une bière qui plairait tant au dégustateur qu’à M. et Mme tout le monde, une bière sans prétention, qui répond aux attentes du geek de bière, mais qui est aussi conviviale et accessible », poursuit Frédérick Tremblay.
La bière en est déjà à sa seconde version et est disponible en fût au Saint-Pub. Elle sera embouteillée à temps pour le G7 et le design de l’étiquette a été confié à l’artiste Mélissa Deschênes. «Il y a plein d’artistes qu’on aime dans Charlevoix, mais c’est Mélissa qu’on voyait pour faire ça», renchérit Frédérick Tremblay qui entend dévoiler l’œuvre dans les mois à venir.
La G7 est une bière éphémère, mais on souhaite qu’elle soit « le début de quelque chose ». «Ce serait bien que ça crée une espèce de coutume. Qui sait, ça pourrait être cool qu’on puisse se rendre au jour où ce ne sont pas que les chefs des nations qui se rassemblent, mais aussi des brasseurs des sept pays qui arrivent et qui font une bière collaborative en mettant en commun leur créativité? », de conclure Frédérick Tremblay.
Brouhaha dans le monde de la bière
(EB) La récente acquisition par le géant Molson de la microbrasserie trifluvienne Le trou du Diable a fait jaser dans le monde brassicole. Frédérick Tremblay, jusqu’à tout récemment président de l’AMBQ, l’Association des maîtres-brasseurs du Québec, n’y voit rien de bien nouveau sous le soleil, mais admet que la partie risque d’être de plus en plus rude à disputer pour les microbrasseries comme celle de Charlevoix.
« Ça fait 10 ans que ça brasse beaucoup dans notre milieu. On est passé de 30 microbrasseries à 190, juste dans celles qui sont membres de l’Association. Parmi celles-là, il y a en a tout plein qui n’ont pas vécu l’acquisition d’Unibroue par Sleeman. L’histoire se répète et ça crée des inquiétudes, c’est sûr, surtout pour ceux qui voient ça pour la première fois. C’est le cours normal des choses, mais ce n’est pas souhaitable », indique M. Tremblay.
Parmi les points sensibles, il relève notamment le dossier des commandites et le partage équitable des espaces de tablette dans les commerces. «Le danger, c’est qu’on se fasse étouffé. Il y a un certain cannibalisme. Ils approchent nos clients, ils conquièrent nos espaces de tablette… Ce n’est pas une compétition très saine, car ils ont beaucoup plus de moyens que ceux qui ont besoin de ça pour vivre », explique celui qui avait annoncé son retrait de la présidence de l’AMBQ bien avant cette transaction qui a fait des vagues.
« Je ne pars pas parce que ça brasse, mais parce qu,on veut être une association inclusive qui représente les intérêts suprêmes de l’industrie. Si c’est le même dictateur pendant 10 ans, c’est pas bon! Il y a plein de jeunes qui poussent, qui ont plein d’idée », explique celui qui demeure administrateur.
Les propriétaires de Microbrasserie Charlevoix pourrait-ils céder à la tentation d’empocher le magot pour se départir de leur entreprise? « Il n’en est pas question!, répond Frédérick Tremblay, sans hésiter. «Caroline (Bandulet) et moi, on a vendu nos maisons, nos chars, nos guitares pour se partir, pour tripper et on est heureux… On est présentement dans un des bouts les plus heureux de notre entreprise et ce qu’on souhaite, c’est travailler tranquillement a la relève… On est ici, et on va rester Microbrasserie Charlevoix » conclut-il.

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